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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0094 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 94 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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66   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

chevaux; pour ménager les survivants débiles, nous dûmes laisser la partie la moins nécessaire de nos bagages et marcher ů pied, ce qui est fort pénible ů une pareille altitude. Nous craignions de ne point arriver assez tôt à une région plus basse et pourvue d'herbe, de perdre tous nos animaux et d'être contraints de tout sacrifier pour nous sauver nous-mômes ; nos hommes devenaient anxieux et se croyaient égarés, destinés it périr dans cette solitude sans issue visible. Nous allongeâmes les étapes, malgré la fatigue sans cesse grandissante. Enfin le 7 octobre, ayant franchi une crête de montagne escarpée qui fait partie de l'Altyn tâgh, nous arrivismes au bord du petit lac salé de Hangid koul, dans une vallée qui ouvrait une voie dans l'est, une voie de salut et de délivrance. Un homme qui avait été là avec M. Bogdanovitch reconnut l'endroit, et tous, avec une naiveté et une légèreté d'enfants, remontérent à l'espérance aussi vite qu'ils étaient tombés dans le découragement. Malheureusement le prétendu guide n'avait pas rallié le campement. Après une heure de vaine attente, nous envoyâmes â sa recherche, mais sans succès. Nous fimes du feu autant que le permettaient les maigres ressources du pays et nous tirâmes (les coups de fusils pour aider le vieillard â retrouver son chemin et â nous rejoindre pendant la nuit. Le lendemain matin, il n'avait pas reparu. Cependant notre riz et notre pain étaient entièrement épuisés, il n'y avait pas une touffe d'herbe et nos chevaux menaçaient de nous manquer tout ii fait au moment où ils nous étaient le plus nécessaires. Nous étions incertains si, en faisant la plus grande diligence, nous réussirions it sauver la mission, et, incontestablement, le moindre retard eût été fatal. La considération du salut général devait l'emporter sur celle du salut d'un seul homme, qui s'était mis, volontairement et malgré nous, clans le péril où il était. D'ailleurs, nous savions qu'il avait sur son âne une petite provision de vivres, la route était devenue très claire, nos traces le guidaient ; il avait, en somme, à peu près autant de chances que nous de se tirer d'affaire. L'état pitoyable de nos chevaux nous rendait incapables de tenter une recherche méthodique et rapide, tandis qu'en gagnant au plus vite les lieux habités nous pouvions