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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0350 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 350 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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318   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

exactement neuf heures et demie et il y avait plus de deux heures que j'avais quitté le champ de bataille à environ six kilomètres de ce point. Je passai rapidement devant plusieurs villages et j'atteignis â deux lieues au delå la cabane du passeur, car le Do tchou, qui a de sept i huit métres en profondeur et de cent-vingt å cent-cinquante en largeur, n'est pas guéable. On le traverse au moyen de petites barques, faites chacune de deux peaux de yak crues, cousues ensemble. Le passeur nous apprit que Ti-so dorgha était de l'autre côté du fleuve, et, lorsque nous lui demandâmes de nous y transporter, il commença par nous dire que pour cela il fallait beaucoup d'argent, exprimant ainsi son opinion, très bien fondée d'ailleurs, que des gens aussi mal recommandés que nous par leur apparence, ne devaient pas étre assez riches pour le payer de sa peine. « Vous avez reçu des ordres à notre égard, lui dis-je. Notre caravane est restée en arrière parce que les animaux sont fatigués. Je suis parti moi-môme en avant pour aller h La-boug gon-pa faire préparer la farine dont nous avons besoin. Lorque la caravane viendra vous serez payé. » Le cligne homme m'examina des pieds á la tête d'un oeil soupçonneux. « Alors, dit-il, d'un ton qui trahissait son étonnement et ses doutes, c'est vous au sujet de qui Pou lao-yé m'a envoyé des instructions ? » — « Justement ! mais faites vite », et j'ajoutai quelques détails imaginaires pour achever de le rassurer. Peu de choses m'ont jamais été aussi pénibles que cette petite comédie, malheureusement indispensable. Enfin le passeur, se décidant, alla prendre deux de ses barques qui séchaient sous un hangar et nous transporta sur l'autre rive.

A peine avions-nous mis pied â terre que je rencontrai l'homme que je cherchais. Je lui contai la terrible aventure. Il montra assez de compassion, beaucoup d'effroi et plus encore d'embarras. — « Enfin, dit-il, tout n'est pas perdu. Le tchag-dzôd de La-boug gon-pa qui est prés d'ici, est un grand ami de Pou lao-yé et vous pouvez compter sur lui. J'irai le voir tout à l'heure et nous aviserons aux mesures ů prendre. En attendant venez chez moi, vous y trouverez le vivre et le couvert et je m'en vais immédiatement envoyer à Tong-,