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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0472 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 472 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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410   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA IIAUTE ASIE.

des pfíturages immenses ; à côté du coton, de la soie et de la laine, la houille, le fer et le cuivre, l'or et l'argent, en sorte qu'auprès du grand Empire asiatique la Russie et les États-Unis paraissent mal partagés. En se représentant par l'imagination l'opulence qui pourrait sortir de là, on s'irrite de ce que le dragon chinois garde jalousement le jardin aux fruits d'or; mais ne devrait-on pas plutôt s'estimer heureux qu'il le défende contre l'outrance de notre avidité et le réserve intact pour les besoins (le l'avenir ?

Au delà de P'ing-ting, on croirait traverser un coin réduit du

Tibet avec le froid rigoureux qui sévit (   10° le 5 décembre), les
montagnes mornes et sombres, déboisées, presque dépeuplées parmi lesquelles on marche. On arrive ainsi à cette partie de la Grande Muraille qui couvre la frontière occidentale du Tcheu-li, et ce mur de briques qui crénble la crête des monts et descend jusqu'au fond du goulet par où l'on passe, n'est point dénué de majesté. La porte est gardée•par un officier, géant à l'air timide et bon, qui demeure dans une très petite case au bord du chemin et vérifie le passe-port des voyageurs. En entrant dans la province du Tcheu-li, on remarque tout de suite un certain changement dans les allures et le caractère des habitants. Les hommes sont plus grands peut-être que dans le Chan-si, plus turbulents à coup sir; ils ont l'humeur querelleuse et joyeuse et quelque rudesse clans les manières. Il était [rés pittoresque de les voir debout devant leurs maisons, solidement campés, se carrant dans leur camisole courte, la taille cambrée, les bras croisés sur la poitrine, la tête rejetée en arrière, la mine fibre et gaillarde. Il est curieux que de pareils hommes se laissent battre par les Japonais qui, en comparaison, semblent chétifs et mièvres. Malheureusement, la propreté n'est point leur fort; leur insouciance est difficilement compa tible avec cette qua lité, qui, au contraire, sied à merveille au caractère méticuleux (le leurs voisins du Chan-si. Dans le Tcheu-li, malgré la prospérité plus grande du pays, les auberges sont presque aussi sordides et aussi misérablement délabrées que dans le Kan-sou. La population ne manifeste pas une répugnance très vive pour le brigandage et, plus d'une fois, (les magistrats, remplis