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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0287 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 287 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLORATION DE 1894.   255

seulement la capitale qui est fermée aux Européens, c'est toute l'étendue du Tibet et principalement les villes et les villages, c'est-AA-dire tous les endroits où les Européens sont supposés par ces maniaques de la méfiance et de la peur pouvoir plus aisément entretenir des relations avec la population, nouer des intrigues, semer l'esprit de discorde et de révolte. Depuis que ce principe était devenu un dogme absolu de la politique sino-tibétaine, tous les voyageurs, qui avaient réussi, par surprise comme nous, à pénétrer plus ou moins loin dans le pays, avaient été rigoureusement éconduits ; on ne leur avait jamais reconnu que le droit de s'en aller au plus vite, par la route la plus déserte possible, et l'on avait évité avec soin de les faire passer par aucune ville ou par aucun village. Si parfois ils étaient restés quelques jours ou quelques semaines sur un point du territoire tibétain, ce n'avait été qu'un état de fait, que le gouvernement avait toujours déclaré illégitime et qu'il s'était toujours employé sans délai à faire cesser : le principe n'avait donc pas été entamé. Les premiers, nous avions obtenu le droit, par un traité en bonne et due forme, de séjourner sur le . territoire défendu, dans un village qui était un chef-lieu de préfecture, dans une maison qui n'était pas une hôtellerie, à l'ombre d'un monastère sacré. Le gouvernement était obligé d'exécuter la convention signée par ses plénipotentiaires, mais il entendait nous renfermer strictement dans les limites qu'elle fixait, nous empêcher d'en abuser pour établir avec la population des rapports autres que ceux nécessaires

A notre ravitaillement et à la préparation de notre voyage, mettre obstacle autant qu'il se pouvait à l'accomplissement de nos prétendus

projets d'espionnage. Il comptait du reste que le peu d'agrément que

nous trouverions en cette misérable et lointaine localité n'encouragerait personne à nous imiter ; il ne songeait pas que des explorateurs trouvent leur agrément partout où il y a quelque chose A voir, qu'un

petit village est souvent aussi fertile en enseignements qu'une grande ville, que nos ennuis seraient effacés par la satisfaction (l'avoir ouvert dans la muraille des préjugés tibétains une lucarne dont nos successeurs feraient une fenétre.