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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0436 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 436 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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404   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

de service militaire et d'instruction obligatoires, malgré le défaut de la plupart des causes artificielles d'assimilation qui en Europe ont été nécessaires pour limiter les causes naturelles de différenciation. Sans doute il ne s'agit point d'une uniformité absolue, qui n'est point de ce monde, où il n'existe pas deux poils ou deux grains semblables, où la diversité est laqualité la plus universelle. Le climat change toutes les lieues, dit un proverbe asiatique, les manières toutes les dix lieues ; mais ces changements sont difficilement perceptibles et il faut, pour les distinguer, se promener, en quelque sorte, une loupe å la main. D'une façon générale, on éprouve une grande impression de monotonie, et, dans cette invariabilité des choses, l'âme humaine s'engourdit: elle n'est pas excitée par la vue de différences, qui étonnent, à réfléchir et à comparer ; faute d'expérience et d'exercice, elle perd sa faculté d'imaginer des idées nouvelles, sa souplesse à s'accommoder aux inégalités et aux diversités; elle se raidit dans ses habitudes et ses préjugés et le temps s'écoule sans que les conceptions se modifient, de même que la route s'enfuit derrière le voyageur sans que l'horizon change d'aspect.

Sur le bord du King hô on remarque un petit hameau peuplé (le tourneurs en bois. On l'appelle Ta Fou-tzeu, le grand Bouddha, à

4.•    cause d'un gigantesque Bouddha assis, haut de quinze ou seize mètres,

`.   logé dans une grotte de la falaise. A vingt lis au delà on arrive au

bourg de Pin tcheou, doublement digne (le mention pour la saleté hors de pair de ses auberges et pour le grand nombre de demeures creusées dans le grès des collines et rangées symétriquement, en sorte que la montagne a l'apparence d'une immense caserne. Avant de parvenir â Young-cheou on a deux petits cols à franchir. Comme je' descendais le second de ces cols par un chemin encaissé entre deux parois à pic et juste assez large pour deux charrettes dans les endroits les moins

:'   resserrés, je rencontrai dans un étranglement, interceptant le passage,

une. voiture en détresse, si profondément embourbée que treize forts

  • ,   mulets ne réussissaient pas à la dégager. Derrière, des chars qui arri-
    vaient sans cesse s'étaient accumulés en longue file, et les voituriers,

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