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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0395 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 395 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLORATION DE 1894.   363

une ville de nains. Ce séjour charmant devrait être peuplé de moines, mais l'hostilité du confuciisme administratif et l'inébranlable indifférence du peuple y ont fait le vide ; dans l'air, qui devrait bourdonner de pieuses oraisons, on n'entend que le son d'un luth profane que taquine un Chinois, unique habitant de ces lieux avec le gardien. C'est un malade atteint de phtisie, à qui les médecins ont recommandé l'air pur des collines, et qui était venu passer la belle saison en ce couvent désert. Au moment de ma visite il est réfugié contre la chaleur du jour sous un joli pavillon de verdure, auprès d'une vasque d'eau claire, accompagnant de son instrument, pour hâter la fuite de l'heure, le chant aigu et frêle d'un de ses amis qui est monté prendre de ses nouvelles. Les monastères bouddhiques de la Chine sont ainsi des lieux de villégiature â l'usage des convalescents, ils servent également aux parties de plaisir des citadins qui souvent envoient un de leurs cuisiniers préparer un fin dîner pour une troupe de joyeux convives dans une de ces gracieuses retraites propices å de libres ébats et å une bonne digestion.

Tout autre est le fameux monastère de Skou-boum, monastère vraiment tibétain, dépendant administrativement du Légat Impérial. C'est le plus célèbre des couvents du Kan-sou et le plus considérable après celui de Lha-brang. Il est séparé de Si-ning par vingt-sept kilomètres d'une route facile en remontant un petit. affluent de la rivière. On aboutit d'abord à un étroit village, turbulent, plein de boutiques et.d'auberges, de marchands et de pèlerins, fournisseurs et clients du monastère. J'y rencontrai un lama médecin que j'avais déjà vu à Tong-kor, vieillard å l'air engageant et gai, causeur disert, type curieux d'aventurier. Originaire du La-dag, il avait depuis de longues années quitté ce pays pour échapper à des créanciers qui manifestaient la prétention exorbitante de se faire payer. Il s'était rasé les cheveux, avait mis dans un sac les débris menacés de sa fortune, s'était ceint les reins et, sellant un bon amblier, il était parti le coeur léger pour Lha-sa, pèlerin dévot autant que débiteur peu scrupuleux. Reçu moine et muni de la bénédiction du Talé Lama, il avait étudié la médecine