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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0199 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 199 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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ElP1.OßATION DE 1893.   167

confié l'entretien à la nature. Celle-ci fut mauvaise jardinière : les folles herbes étouffèrent les fleurs, effacèrent les sentiers, les vers rongèrent les fruits, l'eau croupit dans le bassin, les araignées voilèrent les feuillages de leurs toiles, les moustiques envahirent l'air, les grenouilles la vase. Quoique toute neuve, la maison était menacée d'une ruine prochaine, car la femme du bek, qui trouvait son mari trop vieux, avait demandé et obtenu le divorce or le terrain lui appartenait tandis que les constructions avaient été élevées par le bek, et les cieux époux séparés entendaient faire valoir leurs droits respectifs dans toute leur rigueur, le mari ne voulait point céder sa maison, ni la femme son terrain à bout (le chicanes, le bek n'imagina point d'autre solution que d'abattre les bâtiments et d'en transporter les matériaux ailleurs. Cette habitation était située à mille mètres du bazar, au bord d'une petite allée peu fréquentée, en face de vastes champs de blé et de mais. A côté, s'élevait une maison avec un clos attenant, où demeurait un vieux Boukhariote qui avait longtemps battu les grands chemins la recherche de la fortune et, lassé enfin de cette vaine poursuite, était venu là planter des abricotiers et semer des melons. Au bout du chemin, ů l'angle de la route de Polour, dormait une mare dans laquelle se miraient les larges frondaisons de saules aux troncs épais, creusés par les ans. De l'autre côté de la route coulait à l'ombre des peupliers l'eau bourbeuse d'un canal, où des enfants nus et rieurs plongeaient, nageaient, pateaugeaient la journée entière, vrais canards sans plumes. Ce coin de paysage champêtre était animé par le tic-tac d'un moulin tout proche et de temps il autre par un passant vat] d'une longue chemise blanche, affourché sur un âne ou sur un boeuf. Nous ajoutâmes au pittoresque en installant le long du canal, à la fraîcheur de l'ombre et de l'eau, nos chameaux que trop de chaleur dit incommodés.

L'oasis de Kéria est úne des plus agréables (lu Turkestan. Il y a beaucoup de jolies promenades, parmi lesquelles cette superbe allée de vingt kilomètres qui mène sous une voûte de verdure de la ville à Yaka langar, allée large, plate, un peu sablonneuse, allée (le béné-