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Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.1 | |
中国北部における考古学的調査 : vol.1 |
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28 MISSION DANS LA CHINE. SEPTENTRIONALE
l'impossibilité où on est de les expliquer par des préoccupations
relatives à la vie de l'autre monde. Si on fait exception pour les
cortèges où le défunt apparaît revêtu des fonctions qu'il exerça sur
cette terre, on ne voit rien dans toute cette décoration qui se rap-
porte directement au mort; il n'y a rien qui puisse indiquer, en
quelque manière que ce soit, l'idée qu'on se faisait de ses destinées
d'outre-tombe. Nous sommes donc amenés à la conclusion que cet
art n'est pas spécifiquement funéraire 1.
Aussi bien, les chapelles qu'il décorait n'étaient-elles pas toujours
associées à une tombe ; elles étaient parfois élevées du vivant même
des personnes à qui elles étaient consacrées ; c'est ce qu'a bien
démontré l'érudit Tchao Yi (1727-1814) 2, à qui nous empruntons les
exemples suivants : Un peu après l'an 28 p. C., un certain Tch'en
Tchong J , ayant obtenu sans effusion de sang la reddition d'une
bande de rebelles, « les gens de Ts'ien-chan 3 lui élevèrent en com-
mun une chapelle de son vivant4 » (j1 A i! ,~' ;i i ii . Jen Yen
fl 4, qui mourut en 66 p. C., avait été gouverneur du Kieou-Tchen
5 et y avait fait d'excellente besogne en enseignant aux liabi-
1. Peut-être des monuments nouveaux feront-ils quelque jour apparaître la question sous un autre aspect. En effet, nous lisons dans le Heou Han chou (chap. xciv, p. 8
vo), qu'un certain Tchao K'i -y ', qui mou-
rut en l'année 201 p. C., à l'âge de plus de quatre-vingt-dix ans, « avait lui-même fait sa tombe ; il y avait tracé, dans l'attitude de visiteurs, les quatre images de Ki-tcha, de Tseu-tch'an, de Yen-ying et de Chou-Liang ; il s'était représenté lui-même dans l'attitude d'un maître de maison ; pour chacune de ces figures il avait composé une notice versifiée ». Il est évident que nous avons là une conception assez différente de celle qui domine dans les bas-reliefs jusqu'ici connus ; en se représentant lui-même entouré de quelques hommes éminents de l'antiquité, il semble que Tchao K'i ait voulu exprimer son désir de converser après sa mort avec des sages dans des sortes de dialogues des Champs-Elysées.
Voici ce texte : f oL
3Z e fil g t o17,.rin
Sur le sage Ki-tcha, frère du roi de Wou , qui en 544 av. J.-C. visita les royaumes
proprement chinois, voyez Sseu-ma Ts'ien, chap. xxxi, trad. fr., t. IV, p. 7-16. Tseutch'an est l'appellation de Kong-sotien
K'iao f * qui fut le conseiller du roi
de Tcheng au sixième siècle avant notre ère ; Yen Ying, mort en 500 av. J.-C., fut un excellent homme d'État du pays de Ts'i ; Chouliiaug est célèbre pour avoir prédit, dès l'année 539 av. J.-C., que la maison princière de Tsin était, à cause des fautes commises par elle, près de sa fin (cf. Sseu-ma Ts'ien, trad. fr., t. IV, pp. 331-332) .
Voyez le Kai yu ts'ong k'ao, chap. xxxii,
p. 18 v°, article t 111.
Aujourd'hui sous-préfecture de Ts'ien-
chan 1, , dépendant de la préfecture de
Ngan-k'ing, dans la province de Ngan-houei.
Heou Han chou, chap. xi.ii, p. 4 v°.
Dans le Tonkin.
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