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Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.1 | |
中国北部における考古学的調査 : vol.1 |
150 MISSION DANS LA CHINE SEPTENTRIONALE
Quand elle mourut (le maladie, un décret impérial ordonna qu'on fit son image dans le palais Kan-ts'ivan en y mettant l'inscription suivante : « La yen-tche I du roi de Hieou-tch'ou ». Chaque fois que Kin Mi-ti voyait cette image, il ne manquait pas de se prosterner, de se tourner vers elle et de verser des larmes; ensuite seulement
il allait plus loin. »
Sur notre estampage, les mots « statue de Hieou-tch'ou » sont peu explicites; mais, au moyen du texte historique que Mous venons de traduire, on voit que la formule complète serait : statue de la femme du roi de Hieou-tch'ou.
Il est à remarquer que, d'après un autre texte historique, maintes fois cité, un général chinois s'empara en 121 av. J.-C. de la statue d'or dont se servait le roi de Hieou-tch'ou pour sacrifier au Ciel 2. Quelques commentateurs chinois3 ont pensé que cette statue d'or pourrait bien être une statue bouddhique. Cette supposition n'a rien en soi de déraisonnable ; ce que nous avons appris dans ces dernières années sur la manière dont le bouddhisme s'est propagé à travers l'Asie Centrale nous permet de croire que, dès la fin du second siècle avant notre ère, il pouvait avoir pénétré chez les peuplades situées à l'ouest de la Chine. On serait même tenté d'aller plus loin que les commentateurs chinois et de dire : il faut voir une image du Bouddha, non seulement dans la statue d'or du roi de Hieou-tch'ou, mais encore dans la statue qu'adorait son fils Kin Mi-ti ; Kin Mi-ti pratiquait les rites dei Bouddhisme à la cour de Chine qui, n'y comprenant rien, les avait interprétés comme se rattachant au culte ancestral.
Pour séduisante que soit cette explication, elle ne me parait guère résister à l'examen attentif des textes ; c'est un décret impé-
1. Le terme yen-tche désigne la femme d'un kaghan turc.
Dans le Louen-heng de Wang Tch'ong (premier siècle de notre ère), oii la même anecdote se trouve rapportée (cf. Lung-heng, trad. Forke, t. 11, p. 354), le mot Yen-tche est
transcrit Yen-t'i : ; cette transcription
est peut-être , comme l'a fait remarquer
M. Pellot, celle qui se rapproche le plus de la prononciation ancienne de ce titre
(cf. Journal Asiatique, juil.-aoùt 1912, p. 1ä91î0).
Sseu-ma Ts'ien, chap. cx, p. 9 v° ; Ts'ien Han chou, chap. xciv, a, p. 8 v° ; chap. LRVIII, p. 9 r°.
Le premier qui ait émis cette opinion
est Ts'ouei Hao fr (j 450 p. C.), cité
par le commentaire de Tchang Cheou-tsie au chap. cx de Sseu-ma Ts'ien, p. 9 NO.
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