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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0098 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3
五百の物語と寓話 : vol.3
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 / 98 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000294
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84   TSA PAO TSANG KING

montagne, et, quand ils sont arrivés à la troisième grotte, ils y aperçoivent à leur grande. stupéfaction, le bhiksu qui naguère allumait du feu. Ils s'expliquent la chose en se disant qu'un homme doué de tant de vertu ne doit pas avoir eu de peine à venir dans la grotte avant eux. Il leur reste cependant quelques doutes et c'est pourquoi un des bhiksus demande : « O vénérable, comment se fait-il que, doué comme vous l'êtes d'une prestigieuse vertu, vous allumiez vous-même le feu ? » Tche-ye-to répond : « Je songe aux tourments que j'ai endurés autrefois dans le samsâra des naissances et des morts ; si ma tête, ma mains et mes pieds ont pu être consumés dans ces tourments, ils peuvent donc aussi servir à être consumés dans le feu allumé pour le bénéfice de 'l'assemblée des religieux ; à combien plus forte raison, peuvent-ils servir , à allumer simplement le bois mort destiné à ce même feu. » Le second bhiksu demande alors qu'on lui explique ce que c'est que les tourments du samsâra des naissances et des morts dans les existences passées. Tche-ye-to répond : « Dans ma cinq centième naissance antérieure j'étais né dans la condition de chien et je souffrais toujours de la faim et

  • de la soif ; je ne pus me rassasier qu'en deux occasions ; la première, ce fut lorsque je rencontrai sur le sol le vin rejeté par un homme ivre; je pus m'en repaître avec joie ; dans la seconde 'occasion, je rencontrai un homme et sa femme qui travaillaient ensemble pour gagner leur vie ; le mari étant allé aux champs, sa femme resta pour préparer le repas; mais elle s'absenta un instant pour quelque affaire et moi aussitôt j'entrai pour voler la nourriture; il se trouva que l'orifice du vase contenant ces aliments était étroite ; quoique j'eusse pu d'abord y engager ma tête, il me fut difficile ensuite de l'en retirer. Quoique je me fusse rassasié, j'en endurai de grandes douleurs, car le mari revint des champs et coupa ma tête qui était restée engagée dans le goulot. » Quand les deux bhiksus eurent entendu cette explication de la Loi, ils prirent en horreur le samsâra des naissances et des morts et devinrent srotâpannas.