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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0227 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3
五百の物語と寓話 : vol.3
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 / 227 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000294
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KING LU YI SIANG (N° 441)   213

Puis elle alla vers l'étang, se lava les mains, prit une belle feuille de nénufar, la remplit d'eau et l'apporta au roi. Elle lui demanda encore : « Peut-être voudriez-vous vous coucher et vous reposer ? » Elle ôta encore un de ses vêtements et l'étendit à terre pour le roi; puis, quand elle vit qu'il s'était couché, elle se tint à deux genoux devant lui et lui massa les pieds et les articulations des autres membres pour dissiper sa fatigue. Jiouang-t'eou avait un corps de déesse, fin, souple et beau ; quant au roi, qui était subtil, il fit cette réflexion : « Je n'ai jamais trouvé une femme aussi intelligente que cette fille ; avant même que je lui aie donné des ordres, elle les exécute. » Il lui demanda donc : « A quelle famille appartenez vous? » Elle répondit : « Je suis une esclave (le Ye-jo-la (Yajnadatta); on m'a chargée de garder ce jardin. » Quand ils eurent conversé ainsi pendant quelijue temps, la foule des grands officiers du roi, en suivant les traces laissées par le char, arriva dans le jardin ; ils se prosternèrent aux pieds du roi, puis se tinrent debout sur un rang. Le roi ordonna à un de ces hommes : « Appelez le brahmane Ye jo-la (Yajfiadatta) pour qu'il vienne. » Ye-jo-la (Yajfiadatta) étant venu auprès du roi, celui-ci lui demanda : « Cette fille est-elle votre esclave ? » Comme il répondait affirmativement, le roi reprit : « Maintenant je désire en faire mon épouse. Qu'en pensez-vous ? » I1 répliqua : « Elle est mon esclave ; comment pourriez-vous la prendre pour épouse ? » Le roi dit : « Ce n'est pas là la question ; ne parlez que du prix auquel vous l'évaluez. » Le brahmane répondit : « Si je voulais parler du prix, il serait de cent mille onces d'or mais comment réclamerais-je un prix au roi ? Maintenant j'offre (cette fille) à Votre Majesté. » Le roi dit : « Non pas. Je la prends pour épouse ; comment ne vous en donnerais-je pas le prix? » Aussitôt il paya au brahmane cent mille onces d'or, puis il fit monter en char (Houang-t'eou) et entra dans son palais escorté de tous ses ministres.