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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0390 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3
五百の物語と寓話 : vol.3
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 / 390 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000294
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376   SCJTRAS DIVERS (N° BOO)

rent à la montagne T'an-l'o ; au pied de cette montagne, il y avait une grande rivière, si profonde qu'on ne pou-

vait la traverser. La princesse dit à son mari : « Restons

ici quelque temps jusqu'à ce que l'eau ait baissé et alors nous la traverserons. » I1 répliqua : « Le roi mon père

m'a banni dans la montagne T'an-ro ; m'arrêter ici serait

contrevenir aux ordres du roi mon père ; ce ne serait pas agir avec piété filiale. » Le prince héritier se plongea alors

dans l'extase (samâdhi) du coeur compatissant ; aussitôt,

dans la rivière, s'éleva une grande montagne qui divisa les eaux comme une digue ; le prince et sa femme purent

alors passer en relevant leurs vêtements (1). Après qu'ils eurent passé, le prince héritier fit cette réflexion : « Si nous nous en allons en laissant les choses dans cet état, la rivière débordera et fera périr les hommes, les êtres qui rampent, ceux qui volent, ceux qui grouillent et ceux qui remuent. » Le prince héritier revint donc sur ses pas et s'adressa à la rivière en lui disant : « Coulez comme auparavant ; si des personnes veulent venir auprès de moi, permettez-leur à toutes de traverser ». Quand le prince héritier eut prononcé ces paroles, la rivière se remit à couler comme auparavant.

Allant plus loin, ils arrivèrent à la montagne T'an-ro; le prince héritier vit que la montagne était haute et majestueuse ; les arbres y étaient luxuriants ; toutes sortes d'oiseaux y chantaient d'une manière touchante ; il y avait là des sources d'eau vive, des étangs purs, de l'eau excellente et des fruits doux ; les oies sauvages, les hérons, les martins-pêcheurs, les canards et toutes les variétés d'oiseaux y abondaient. Le prince-héritier dit à sa femme: « Regardez dans cette montagne les arbres qui s'élèvent jusqu'au Ciel sans qu'aucun d'eux soit brisé ou endommagé ; nous boirons ces eaux excellentes, nous mange-

(1) Voyez cette scène représentée sur la stèle citée plus haut (p.373, n.1 ; 3e registre, dernière scène à gauche).