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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0236 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3
五百の物語と寓話 : vol.3
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 / 236 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000294
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222   KING LU YI SIANG (No 446)

il lui fallait faire des offrandes considérables aux çramalias. Dans le royaume des Yue-fiche (Indoscythes) il y avait beaucoup de çramanas ; cette femme nourrit journellement de trois à cinq cents d'entre eux ; elle leur versait à boire de sa propre main et ne chargeait personne d'autre de les recevoir ; quand ils avaient fini de manger, elle balayait de ses propres mains le sol. Les servantes de cette femme, qui étaient dans sa demeure, conçurent toutes de bons sentiments et dirent : « Cette femme est une fille de roi; or, depuis qu'elle est venue ici, elle balaie constamment et elle fait des offrandes aux çramanas ; il nous faut, nous aussi, nous appliquer à cette tâche. » Les servantes donc cachèrent le balai, dans l'intention de balayer elles-mêmes le sol ; quand leur maîtresse chercha le balai, il lui fut impossible de savoir où il se trouvait; elle prit alors dans un coffre le vêtement qu'elle portait lors de sa venue dans ce pays, le roula et s'en servit pour balayer le sol. En la voyant balayer le sol avec un vêtement neuf, son mari lui dit : « Quoique vous honoriez la religion bouddhique, qu'est-il besoin de vous servir d'un vêtement neuf pour balayer le sol ? il vous faut aller quérir un balai. » Sa femme lui répondit : « C'est uniquement parce que j'ai eu pendant deux ans des sentiments affectueux à l'égard d'un çrainana que j'ai obtenu ce vêtement ; puisque c'est précisément avec ce vêtement que je balaie, pourquoi trouveriez-vous cela mauvais ? Dans mon existence antérieure je n'avais rien dont je pusse me servir pour faire des libéralités ; j'avais seulement des sentiments affectueux et je croyais à la loi bouddhique ; c'est pourquoi j'obtins le bonheur présent. D'ailleurs, ce n'est pas en travaillant pour gagner ma vie que j'ai acquis ce vêtement. » Le mari dit à sa femme : « Bien que vous croyiez à la loi bouddhique et que vous fassiez des offrandes aux çrainanas, je n'ai jamais vu aucun çramana vous donner ne fût-ce qu'une ou deux pièces de monnaie ; vos vêtements vous ont tous.