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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0302 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3
五百の物語と寓話 : vol.3
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 / 302 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000294
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288   TA TCHE TOU LOUEN (11O 490)

parut ainsi graduellement jusqu'à la ceinture, puis jusqu'au cou. Les ascètes qui étaient sortis du monde lui dirent : « Maintenant votre parole mensongère a reçu sa rétribution dans le monde présent. Si cependant vous vous décidez à parler suivant la vérité, quoique vous soyez sous terre, nous pouvons vous retirer et faire que vous échappiez au châtiment. » Alors l'ermite P'o-seou fit cette réflexion : « Nous autres, hommes de noble condition, nous ne devons pas tenir deux langages différents. En outre, dans les quatre wei-l'o (vedas) des brahmanes, on célèbre de toutes sortes de façons la règle des sacrifices aux devas. Si moi seul je meurs, cela vaut-il la peine qu'on en tienne compte ? » Il dit donc de tout son coeur : « Dans les sacrifices aux devas, ce n'est pas un crime de tuer des êtres vivants et d'en manger la chair. » Les ascètes qui étaient sortis du monde lui crièrent : « Vous êtes un criminel endurci ; disparaissez donc englouti ; nous ne voulons plus vous voir. » Alors toute sa personne s'enfonça dans la terre. A partir de ce moment et jusqu'à aujourd'hui, on a toujours observé la règle donnée par l'ermite P'o-seou; quand on tue un mouton dans les sacrifices aux devas, au moment où le couteau s'abat sur lui, on lui dit : « P'o-seou te tue » (1).

Le fils de P'o-seou se nommait Kouang-lch'ö (large-char); il lui succéda dans la dignité royale; par la suite, lui aussi se dégoûta du monde, mais il ne put plus entrer en religion. Il fit alors cette réflexion : « Mon père, l'ancien roi, a été englouti vivant dans la terre, bien qu'il fût entré en religion ; si je continue à gouverner le monde, je me rendrai derechef coupable d'un grand crime; en quel endroit donc dois-je aller ? » Au moment où il faisait

(1) On ne trouve pas mention de cette curieuse formule dans la description que donne de l'immolation Julius Schwab (Das altindische Thieropfer, Erlangen 1886, p. 103-105). Elle est cependant bien conforme à l'idée rituelle que les sacrifiants cherchent à décliner la responsabilité du meurtre de la victime.