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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0393 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3
五百の物語と寓話 : vol.3
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 / 393 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000294
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SÛTRAS DIVERS (N° 500)   379

sur un lion ; le lion ayant fait un bond, Ye-li tomba à terre; il se blessa au visage et le sang coula ; un singe prit alors des feuilles d'arbre et essuya le sang de son visage, puis il le mena au bord de l'eau et le lava. Le prince héritier, de l'endroit où il était assis, vit de loin cette scène et t'écria : « Les animaux ont-ils donc de tels sentiments ! »

En ce temps, dans le royaume de Kieou-lieou (Kuru) il y avait un brahmane pauvre qui, à quarante ans, s'était marié ; sa femme était fort belle; lui au contraire, avait douze sortes de laideurs : son corps était noir comme de la poix ; sur son visage il avait trois callosités ; l'arête de son nez était mince ; ses deux yeux étaient en outre verts ; sa figure était ridée ; ses lèvres étaient pendantes ; sa parole était bégayante ; il avait un gros ventre et le derrière saillant ; ses jambes en outre étaient tordues et difformes ; enfin sa tête était chauve ; il avait tout l'aspect d'un démon. Sa femme, qui avait horreur de lui, avait prononcé des imprécations dans le dessein de le faire mourir ; un jour que cette femme était allée puiser de l'eau, elle rencontra une bande de jeunes gens qui se moquèrent de son mari,et le tournèrent en dérision (2); ils lui demandèrent : « Vous qui êtes si merveilleusement belle, comment pouvez-vous être la femme d'un pareil homme ? » Elle répondit à ces jeunes gens : « La tête de ce vieux est blanche comme le givre sur les arbres ; du matin au soir je voudrais faire en sorte qu'il meure ; mais qu'y puis-je, s'il se refuse à mourir ? » La femme alors partit en emportant de l'eau et en pleurant ; à peine fut-elle de retour qu'elle dit à son mari : « Je suis allée prendre de l'eau, mais une bande de jeunes gens s'est réunie pour se moquer de moi. Il vous faut me chercher une esclave ;. quand j'aurai une esclave, je ne serai plus obligée d'aller moi-même puiser de l'eau

(1). Le récit pâli substitue à ce nom celui de Kalinga.

(2) Cette scène est figurée sur la stèle de 543 p. C. (p. 373, n° 1; second registre, dernière scène à gauche).