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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0118 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3
五百の物語と寓話 : vol.3
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 / 118 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000294
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104   TSA PAO TSANG KING (No 411)

A quelques jours de là, le roi invita le vénérable Kia-

khan-yen et lui donna une nourriture grossière, puis il envoya des gens lui demander si la nourriture qu'il venait

de manger lui avait agréé. Le vénérable répondit : « Cette

nourriture a une force qui est pleinement suffisante. » Un autre jour le roi lui donna de la nourriture exquise, de goût parfait, puis il envoya des gens lui demander si elle lui avait agréé. Kia-tchan-yen répondit : « Cette nourriture a une force qui est pleinement suffisante. » Le roi alors demanda au vénérable : « Lorsque je vous envoie de la nourriture, qu'elle soit grossière ou qu'elle soit

exquise; comment se fait-il que vous déclariez qu'elle est

pleinement suffisante ? » Le vénérable Kia-tchan-yen répondit au roi : « La bouche de l'homme est comparable à

un fourneau qui sera chauffé aussi bien avec du santal qu'avec du fumier ; de même la bouche de l'homme, que la nourriture qu'on y met soit grossière ou soit exquise, sera rassasiée à sa mesure. » Puis il prononça cette gâthâ :

Ce corps est comme un char — qui ne choisit pas entre le bon et le mauvais ; — l'huile parfumée et la graisse malodorante réussissent également à en faire tourner facilement les roues.

Quand le roi eut entendu ces paroles, il reconnut bien la grande vertu (de Kia-tchan-yen). Puis il donna aux

brahmanes de la nourriture grossière et de la nourriture

exquise. Quand les brahmanes reçurent d'abord la nourriture grossière, ils en conçurent tous de la colère et pro-

nonçèrent avec courroux des propos injurieux. Quand ensuite on leur donna de la nourriture exquise, ils furent joyeux et se répandirent en louanges. Lorsque le roi vit que les brahmanes étaient contents ou irrités 'suivant la nourriture qu'ils recevaient, il redoubla de 'confiance et d'estime à l'égard de Kia-tchan-yen.

Or voici ce qui arriva au vénérable : une jeune fille hors caste(candâlî), se trouvait demeurer dans un village de brah-