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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0398 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3
五百の物語と寓話 : vol.3
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 / 398 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000294
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3S4   SÛT RAS DIVERS (N° 500)

les fautes commises dans nos vies antérieures qui nous valent ce malheur. Nous songeons à notre mère qui,

quand elle nous aura perdus, s'affligera de nos souffrances

et se désolera de nos peines. » Le brahmane dit : « Je suis vieux et affaibli; ces deux enfants vont chacun me

quitter pour aller auprès de leur mère ; comment alors les

reprendrai-je ? Il faut que vous me les livriez attachés. » Le prince héritier tint donc les mains des deux enfants

derrière leur dos pour permettre au brahmane de les attacher; celui-ci les lia ensemble et prit le bout de la corde qui les retenait tous deux ; puis, comme les deux enfants ne voulaient pas le suivre, il les frappa jusqu'à ce que le sang jaillît et coulât sur le sol. Ce spectacle arracha des larmes au prince héritier ; la terre en fut ébranlée. Le prince héritier et tous les animaux accompagnèrent de loin les deux enfants; puis, quand ils ne les virent plus, ils s'en retournèrent. Tous les animaux, suivant le prince héritier, revinrent à l'endroit_où jouaient les enfants, se tordirent de douleur en poussant des cris et se jetèrent sur le sol.

Cependant le brahmane était parti en emmenant les deux enfants. En route, le garçon enroula la corde autour d'un arbre et refusa d'aller plus loin, espérant que sa mère viendrait (1). Le brahmane le frappa avec un bâton jusqu'à ce que les deux enfants lui disent : « Ne nous battez plus; nous marcherons spontanément. » Levant les yeux au ciel, ils s'écrièrent : « 0 divinités des montagnes, d divinités des arbres, ayez pour nous un sentiment de pitié ; maintenant nous devons aller au loin pour être les esclaves d'un homme et nous n'avons pas pu dire adieu à notre mère. Dites-lui qu'elle laisse là ses fruits et

(1) Song Yun, en 520 p. C., signale l'endroit où le fils et la fille du princehéritier tournèrent autour d'un arbre en refusant de marcher, où le brahmane les frappa avec un bâton et où leur sang qui coulait arrosa la terre ; cet arbre est encore là et la place qui fut arrosée de sang est maintenant une source d'eau (Cf. BEFEO, 1903, p. 414).