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0048 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 48 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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- -~ ~•( 38 ).c-i-----   [53!ij

les souffrances et qu'en définitive ii lui fût difficile d'être

délivrée.

.

des enfers (c'est le seul chiffre connu d'EITEL , Handbook of Chin. Buddhism, s. v. gdti). Ni la métempsycose , ni même la transmigration bouddhique ne furent peut-être dans le système original de Mani ; mais le pas, semble-t-il, fut vite franchi. Mani admettait seulement une sorte d'animisme universel; il y a des parcelles lumineuses éparses dans la nature , et il faut les dégager; or c'est au moment de la procréation que se fait, pour les êtres vivants, la plus grande transmission de ces parcelles lumineuses. C'est là, à part les origines mythiques, le sens de l'épisode si peu édifiant de la séduction des archontes enchaînés (cf. CUMONT, Cosmogonie, p. 5h-68); c'est une raison du même ordre qui explique des passages comme celui de saint Augustin, De haeresibus, chap. 46 (éd. Migne, col. 36) : cc Coguntur Electi eorum velut eucharistiam conspersam cum semine humano sumere , ut etiam inde, sicut de aliis Cibis quos accipiunt, substantia illa divina purgetur.n La différenciation des sexes dans le microcosme du démon est donc une sorte de contrepartie de la séductiou des archontes dans le macrocosme de l'Esprit vivant; elle a bien pour but d'empêcher la libération de la lumière , en la faisant passer d'existence en existence ; c'est pourquoi les Manichéens condamnaient la procréation. Notre texte, qui est parfaitement chaste, ne dit rien de la séduction des archontes, mais peut-être y est-il fait indirectement allusion par le rapport établi entre les deux sexes et les deux vaisseaux : d'après Théodore bar Khôni ( POGNON , Inscriptions , p. 190 ) , c'est lorsque cc les vaisseaux marchèrent et arrivèrent au milieu du ciel n que se manifestèrent les formes lumineuses mâle et femelle qui séduisirent les archontes. Pour des Chinois, au moins, le rapprochement avait un sens subsidiaire évident : le soleil est en effet rattaché au

principe mâle ( Fr4 yang) , la lune au principe femelle (   yin). Reste la men-
tion des cc cinq gati» ; on comprend très bien que le traducteur, ayant le choix dans les termes bouddhiques entre cinq et six cc voies r , ait choisi le chiffre de n cinq» , qui cadrait avec les catégories numériques du manichéisme , mais certainement en l'interprétant autrement que ne le faisaient les bouddhistes. Peut-être , bien que le microcosme seul, c'est-à-dire l'homme , soit à proprement parler l'oeuvre du démon, la différenciation des sexes porte-t-elle sur les cinq catégories animales dont il a été question plus haut, et dont l'homme ne formait que la première. D'autres écrivains , comme Barhebraeus, ont parlé de la cctransmigration des âmes» dans le manichéisme (cf. KESSLER, Mani, p. 357 ). L'idée d'une sorte de ccroue 71 des existences ne doit pas être étrangère aux livres de Mâni , car on lit dans le Fihrist (FLÜGEL, Mani, p. 101; KESSLER, Mani, p. [Loo) que l'homme mauvais cc erre en cercle incessamment dans le monde parmi les tourments, jusqu'au temps de la fin du monde, où il sera jeté dans l'enfer».Ace propos il est bon de rappeler un passage d'Albîrûnî dans son ouvrage sur l'Inde (cf. SACHAU , Alberuni's Irddia, I, 5/i-