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Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 |
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pour remplacer le caractère ff cheou, rc donner r. En outre, au point de
vue du sens, M. A urousseau inclinait à interpréter le mot par la valeur
qui est signalée pour cette forme aberrante dans un dictionnaire sino-
japonais , le ì fil jC t Kanava daijiten, et qui est tsuku, n s'at-
tacher à, suivre, être soumis,,. Cette seconde hypothèse nous parait
inadmissible, et doit reposer, du cőté japonais, sur quelque confusion,
mais l'interprétation graphique du mot est excellente, et se justifie en-
core mieux que M. Aurousseau ne l'a admis. On donne généralement une
liste de douze caractères spéciaux créés par Wou 'l'sö-t'ien en 689 (cf.
CHAVANNES , Dix inscriptions de l'Asie centrale , p. 2 50 ; le caractère J
cheou n'y figure pas. C'est que la liste est incomplète. Il y a en réalité
une vingtaine de caractères de Wou Tsö-t'ien, mais la tradition ne s'en
est pas maintenue, et il en est même au moins un dont la valeur est restée
douteuse. Le K'ang hi tseu tien a emprunté la forme du caractère cheou
dans l'écriture de Wou Tsö-t'ien à un dictionnaire assez tardif, le rM
Tsi yun, qui date de 1039. Mais il se peut très bien que la graphie
du Tsi yun soit inexacte (pour deux autres graphies non moins suspectes
de ce même caractère de Wou Tsö-tien , cf. - ,j Kou wo
tchai kin che pa, éd. du Tsiu hio hivan ts'ong chou , chap. 3, fol. 29 v°).
Heureusement, nous avons un moyen de vérification : ce sont les inscrip-
tions. Il se trouve que ce mot cheou entre dans le nien-hao de ff rien-
cheou (690-692 ) , qui fut un de ceux adoptés par Wou Tsö-tien ; par
conséquent, toutes les inscriptions gravées pendant ces années-là devront
employer, dans l'énoncé de la date, le caractère qui nous occupe ici.
Tant dans le Kin che wen tseu pien yi (éd. du Tsiu hio hivan ts'ong chou ,
chap. i o, fol. 117 v°) ou dans le Kin che ts'ouei pien (éd. de 1893, chap. 53,
fol. 4 v°) que dans le k---4; H fit Hao li yi wen mou lou de
M. Lo Tchen-yu (chap. 41 , inséré au fascicule 3 du Kouo hio ts'ong k'an,
fol. 1 o r°) , nous trouvons l'indication d'une dizaine d'inscriptions qui
datent de la période t'ien-cheou et où le mot cheou est écrit avec la forme
spéciale qu'avait inventée Wou Tsö-tien. Or jamais le caractère n'y est
écrit comme dans le K'ang hi tseu lien, c'est-à-dire ne comporte à sa
partie inférieure de droite le mot jj, fong, mais concorde au contraire
toujours avec la graphie du manuscrit de Pékin, à la différence près que
ce manuscrit paraît donner dans cette portion de droite deux traits hori-
zontaux au lieu de trois que montrent les inscriptions. Cette dernière dif-
férence est insignifiante, et il est certain que M. Aurousseau a deviné
juste; le mot que nous n'avions pas su déchiffrer est l'équivalent de l*
cheou, tdonnerr. Le sens de la phrase n'en est guère changé. Il s'agit
des fr modèles» ou nmoulesr de la nature lumineuse que les manichéens
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