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0068 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 68 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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58 )

[554]

'M

S'il '- a des tien-na-wou (dônvaì') (0 purs qui de la sorte

si

(I)   [ =   J J tien-na-wou ( d än-na-mwyt [ou mwyr ]) ; ce mot repré-

sente manifestement un pehlvi

* dênâvar. Nous avons par le Fihrist (FLEGEL, Mani, p. 66-67, 97-98) quelques renseignements sur une secte manichéenne dite des, ~,~;~ Denyâvarîya, qui ne reconnaissaient pas le chef du manichéisme établi en Mésopotamie et avaient eux-mêmes leur centre au Khorâsân. D'autre part, un texte important de Gardîzî dit en parlant des Toghuzghuz, c'est-à-dire des Ouïgours de Tourfan : n Et là , dans la maison du préfet, il se rassemble tous les jours trois ou quatre cents des c5),L~ Dênâvarî, et ils récitent à haute voix les livres de Mani. Puis ils passent devant le préfet, le saluent, et s'en retournent chez eux» (cf. MI LLER, Handschr., p. 1 og, citant M. Barthold). M. Müller en a conclu que les Manichéens de Tourfan étaient de la secte des Dênâvarî, et que leur langue devait être le dialecte persan du Khorâsân. De ces deux textes du Fihrist et de Gardîzî, il faut encore rapprocher le passage de Hivan-tsang (Mémoires, tI , i 7 g) où il est question de la présence en Perse de nombreux a hérétiques t'i-na pan (fk), comme l'a reconnu M. Marquant ( Osteuropäische und ostasiatische Streifzüge, p. 5o2), il faut voir voir dans ces t'i-na-pa (* di-na-bivat [ ou bivar ]) les Dênâvarî manichéens. Reste à expliquer le nom. Flügel (Mani, p. 318) s'est demandé si Denyâvarîya dérivait d'un nom de lieu Denyâvarîya, ou d'un nom d'homme Denyâvarî ou simplement d'une forme denydvar. Pour des raisons linguistiques et géographiques, il écarte la première hypothèse, qui faisait songer à Dinâvar, ville située à trois jours de Hamadân. Les autres noms de sectes manichéennes dérivant de noms d'hommes, il lui paraît possible qu'on doive se rallier à la

   seconde, tout en ne trouvant aucune raison de fait pour confirmer l'existence   ~E
d'un personnage manichéen appelé Denyâvâri. Il nous semble qu'on peut

chercher la solution d'un autre côté. Dans notre texte , rien n'indique que , par

tien-na-mou , on entende aucune désignation spéciale de secte. Bien au contraire,

   ces n tien-na-mou (dêndvar) purs» semblent être simplement les Élus , dont des   t

   Purs» ('ardavdn) est une désignation dans les textes pehlvi de Tourfan (cf. par   1,

exemple NIELLER, Handschr. , p. 85). En turc , les Élus sont appelés dintar (ou déntar, dérivé de den , a foi») , niais ce mot , qui apparaît six fois dans le Chuastuan ft (cf. VON LE Coca, Khuastuanift , à l'index, et aussi, dans un texte chrétien de MELLER, Uigurica, p. g, uluy dintar, ccgrand prêtre»), y est précédé les six fois de ariy, a pur» , tout comme l'épithète cc pur» précède régulièrement tienna-mou dans notre texte. Or, dans les textes pehlvi de Tourfan publiés par M. Müller, on trouve une dizaine de fois le mot dênvar cc pieux r, et dans au moins trois des passages, M. Salemann (Manich. Stud. , p. 68) a déjà reconnu que le mot avait la valeur spéciale d'cc adhérent de iMâni» . En réalité, le mot signifierait donc seulement cc les Pieux», puis, chaque secte ayant une tendance à considérer qu'elle seule possède la vraie religion et la vraie piété, de ce mot général serait dérivé le nom de la secte spéciale que le Fihrist désigne sous le nom de Denyâvarîya. Toutefois cette forme tout comme le déndvari de Gardìzi