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Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 |
---H-( 14 7 )44--
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Je ferai tourner la roue de la grande Loi (1). J'exposerai les
défenses et les prescriptions des livres saints, ainsi que les
méthodes de contemplation, de sagesse, etc., et je pousserai
jusqu'à [exposer] les doctrines des trois moments et des deux
principes (2). J'enseignerai les dieux et les hommes, et leur
ferai savoir que le moment présent, par en haut, touche au
domaine de la Lumière, et, par en bas, atteint les voies des
ténèbres (3). Tout ce qu'il y a d'êtres vivants sera par là sauvé (a).
•
Et
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La forme Mo-mo-ni, au lieu de Mo-ni (Mâni) seul, apparaît encore dans deux textes qu'on trouvera plus loin (cf. infra, textes n°s V et VIII). Ces deux autres textes datent de la seconde moitié du vicie siècle, et l'emploi de la forme Momo-ni chez eux comme dans le Houa hou king, au lieu de la forme Mo-ni qui prévaut ensuite, n'est pas sans importance pour dater la recension qui nous occupe ici. Comme il a été dit plus haut, le nom de Mo-mo-ni reparaît dans la quarante-deuxième scène du Pa che yi houa t'ou , aussi bien dans les citations qu'en fait le Pien wei lou que dans l'édition de 1598 signalée par
M. Herbert Mueller. Mais il est certain qu'il s'est introduit dans cette scène tardivement. Le texte même de cette scène , tel qu'on le trouvera dans l'article de M. H. Mueller (p. Iii o ), est emprunté littéralement à un passage du chapitre 1" de notre Roua hou king (édition du Touen houang che che yi chou, fol. Li r°) , sauf que le nom de Mo-mo-ni ne figure pas dans la rédaction originale. Par contre le Pa che yi houa t'ou ne mentionne pas la scène de la naissance au royaume de Sou-lin, à propos de laquelle le floua hou king nomme justement Mo-mo-ni. Il semble donc clair que l'auteur du Pa che yi houa t'ou a pris le nom de Mo-mo-ni dans un passage où il était à sa place , mais que lui laissait de côté, pour le mêler à une scène où il n'avait que faire. Dans la seconde moitié (lu xiie siècle, c'est encore la version véritable du Houa hou king, et non celle du Pa che yi t'ou , que connaît et que cite Hong Mai à propos de Momo-ni. Ce serait là un nouvel indice , s'il en était besoin, pour placer après 1200 la compilation du Pa che yi houa t'ou.
(i) L'expression est empruntée au bouddhisme.
(2) Les n trois moments,, et les cc deux principes» sont caractéristiques du manichéisme. Cf. supra, la traduction du fragment manichéen de Paris, et
infra, le paragraphe consacré aux alivres saints» des deux principes et des trois moments.
Sans être peut-être d'une rédaction très orthodoxe au point de vue manichéen, cette phrase doit faire allusion au moment actuel , qui est le moment Cf médian'', et où la lumière et l'obscurité sont mélangées. Cf. supra, p. 115, et infra, p. 138.
Ici s'arrête ce qui, dans le Houa hou king-, concerne uniquement Mâni.
1í1i!!;~
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