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0085 Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 / Page 85 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000257
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coi vent toujours des connaissances extraordinaires, bienveil-

lantes et affables, et qu'ils sont calmes et harmonieux. De tels

si es marquent que les [douze] arbres des douze formes [de

la Lumire bienfaisante] font apparaître leurs premiers bour-

e

scription prête à plusieurs restitutions possibles, et toutes sont encore trop problématiques pour que nous en voulions faire état ici. Le titre de fou-to-tan s'est rencontré lui aussi antérieurement dans un } t e où il semblait are un nom d'homme : c'est cc un Persan Fou-to-tan» qui, en 694 , apporta en Chine la religion du Livre des deux Principes (cf. CHAVANNES, Le nestorianisme, dans J. A., janvier-février 1897, et la deuxième partie de ce mémoire). [ Le mot que les Chinois ont transcrit fou-to-tan n'est décidément pas plus un nom de personnage que mou-chö auquel il est constamment joint dans le texte étudié ici et avec lequel il a ceci de commun qu'il a désigné lui aussi les premiers et les plus importants missionnaires du manichéisme en Chine. Sa transcription est fort intéressante : on se trouve en présence de quelque chose qui est très prés de *fur-ta-dan et qui, par conséquent, est fait pour attirer l'attention; un original pehlvi de cette forme est, en effet, impossible. D'après ce que l'on a vu jusqu'ici, la sonorisation des anciennes sourdes apparaît comme dûment accomplie dans tous les emprunts faits par le chinois du texte ci-dessus au pehlvi; nous savons d'ailleurs par les documents de Tourfan que c'était là une chose faite dès le lIIe siècle de notre ère. Dès lors le t de ta, qui est assuré, atteste que nous avons affaire à une transcription non pas de *fur-ta- ou de fura-ta, mais de *fur(a)-sta- ou de fur(a)-ita-. Et en ce cas il est une explication qui se présente immédiatement à l'esprit et que nous énoncerons, à titre d'hypothèse bien entendu : frastay- est, en effet, la désignation propre de la (bonne) doctrine dans l'Avesta, et nous savons, par les précieux textes pehlvis de Tourfan, qu'un mot tel que *frasta- était prononcé xfurasta- : on y trouve par exemple ~ f iveym, mous louons» , à côté de fryvn, cclouanger, (cf. SALEMANN , Manich. St., I, s. v.). La graphie chinoise *fur-tet- a tout l'air de représenter *fur(ai)ta-, cela doctrine» (cf. pour le sens et la survivance du terme s. v. ï 1 N'rSN dans le Lexique des Manich. Stud. de M. Salemann) , et -*dan ne peut plus étre alors que le second terme d'un composé, le pehlvi -dárt, ccqui sait», cc qui connaît» :fou-to-tan serait *furata-dan, cccelui qui sait la doctrine» , donc au moins un &xAexTds, sinon davantage. Cette désignation rentrerait elle aussi à merveille dans le système manichéen qui distingue tant de derrrés d'initiation et oppose avec tant de netteté ceux qui connaissent la doctrine entière et secrète à ceux qui ne la possèdent pas ou seulement en partie. Ce nom s'accorderait bien en outre avec celui de mou-chö n maître» et l'on comprendrait pourquoi les grands propagateurs du manichéisme en Chine et en Asie centrale ont été soit des mou-chö cc ~c&áűxaí'ot» , soit des fou-to-tan , des initiés complets.% — 11. G].