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0022 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 22 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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20   LA VIE DU BOUDDHA

voilés par la blanche retombée de ses sourcils — tel enfin que les Chinois représentent le génie de la Longévité — put lui répondre : « Oui, j'ai vu souvent- l'Incomparable, tout comme tu me vois »... Aux personnes que rien, sauf un témoignage oculaire, ne saurait satisfaire, il ne reste d'autre ressource que d'interroger ce Pindola. Açoka n'a pas omis de lui demander son adresse ; elle est malheureusement un peu vague : il lui a dit demeurer au nord du lac, sur la montagne Gandha-mâdana (Enivrante-de-parfums), dans l'Himâlaya central.

Un dernier mot paraît nécessaire. Nous ne nous interdirons pas ci-dessous de comparer à l'occasion les traditions chrétiennes et bouddhiques : la clarté de notre exposé ne pourra qu'y gagner. Bouddhisme et Christianisme ont, cela va de soi, beaucoup de traits communs, tout'au moins dans leur morale. Ces deux phénomènes historiques n'appartiennent `pas seulement à la même planète, ils sont nés sur le même continent au cours du même millénaire et traduisent en leur fond les mêmes aspirations universelles vers la paix promise sur la terre aux hommes de bonne volonté. Aussi a-t-on cru pouvoir compiler nombre de rapprochements entre leurs Écritures respectives ; et détracteurs ou apologistes n'ont pas manqué de faire couler à ce sujet beaucoup d'encre dans des fins contradictoires. Car il n'en a pas fallu davantage à l'esprit de parti pour décréter, tantôt que la légende du Christ plagie effrontément celle du Bouddha, tantôt que la tradition bouddhique n'est qu'une contrefaçon indienne calquée sur l'Évangile apporté dans la péninsule par l'apôtre st Thomas. Nous laisserons naturellement de côté ces vaines polémiques ; mais peut-être sied-il qu'à propos du point précis qui nous intéresse directement ici, à savoir la biographie des deux fondateurs, nous nous expliquions à l'avance sur la position à laquelle nos études nous induisent à nous tenir.

Tout d'abord il faut, à notre avis, renoncer à cette idée par trop simpliste que l'antériorité du Bouddha par rapport au Christ oblige a priori de considérer toute analogie entre leurs deux doctrines comme un emprunt fait par le christianisme au bouddhisme.

Non seulement on doit compter avec l'identité foncière de l'esprit humain à travers la diversité des pays, mais encore, et sur-

tout, il convient de se mettre d'accord avec les données de la

chronologie. Or celle-ci nous apprend que la Communauté monastique des « Fils du Çâkya » â longtemps végété obscurément

dans l'Inde centrale. Ce n'est que dans la seconde moitié du me

siècle avant notre ère que, sous l'impulsion du zèle dévot de l'empereur Açoka, elle s'est répandue dans les « cinq Indes » et jus-

qu'à Ceylan. Freinée à l'Ouest par les invasions scytho-parthes, elle n'a vraiment débordé de ce côté les frontières de la péninsule qu'à partir du règne de Kanishka ; et aussitôt la Perse, toute à la ferveur de sa renaissance mazdéenne, lui a barré la route du

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