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0298 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 298 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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296   LES CYCLES MINEURS

dehors de son tracé que la cité, commune à toutes sectes, de Bénarès, et le pèlerinage, aussi suspect qu'aberrant, de Sânkâçya. Du village de 1' Illumination parfaite à Râdjagriha par Gayâ, la route nous est déjà familière ; de là au Gange on comptait trois jours de marche et, à partir de la rive nord du Grand fleuve, trois jours de plus jusqu'à Vaïçâlî (Basârh). Sept étapes plus loin (leur nom à toutes nous a été transmis), on atteignait le bourg de Kouçinagara (aujourd'hui Kasia), auquel devait échoir l'honneur inattendu d'être le lieu saint du Parinirvâna. Au total entre Râdjguir et Kasia la distance était estimée à 25 yodjana. Un trajet à peu près égal séparait le site de l'Ultime trépas de celui de l'Ultime naissance près de Kapilavastou, et égrenait en route trois grandes stations. La première arrêtait le pèlerin devant le « stoupa de la Braise » et la troisième devant celui de Râmagrâma : nous ne tarderons pas à apprendre les raisons de la vénération particulière qui s'attachait à ces deux tumuli. Entre eux un groupe de sanctuaires marquait la place traditionnelle où le Bodhisattva, lors de son évasion de sa ville natale, avait donné congé à son écuyer et à son cheval. Sur les douze yodjana qu'il restait encore à couvrir entre Roumindei (Loumbinî) et Saheth-Maheth (Çrâvastî) on ne nous signale rien qui concerne Çâkya-mouni, mais on montrait des monuments qui étaient censés remonter aux Bouddhas, ses prédécesseurs.

Tel était l'itinéraire, plus tard jalonné de colonnes par la dévotion d'Açoka, que le Bouddha avait suivi en sens inverse lors de son Départ de la maison, et qu'il entreprit de couvrir une fois encore en dépit du nombre de ses ans. Selon toute apparence, sentant sa fin prochaine, le désir lui était venu de retourner au pays de son enfance et de revoir du fond de son ermitage favori du Djêtavana les neiges éternelles des cimes himâlayennes. Sa jeunesse sportive, sa vie de plein air et l'exercice quotidien de la marche, joints à la robustesse, de sa constitution, l'avaient jusqu'alors entretenu en bonne santé : du moins ne nous parle-t-on que d'indispositions sans gravité et dont le médecin Djîvaka n'a aucune peine à le guérir. Une étape quotidienne de quinze ou vingt kilomètres n'était pas pour effrayer sa verte vieillesse. Toutefois il avait trop présumé de ses forces, et la mort devait le surprendre à mi-chemin. C'est dans un village des environs de Vaïçâlî où il s'était arrêté pour passer la saison des pluies qu'il fut atteint d'une première et violente attaque de la dysenterie à laquelle il devait finalement succomber. Par un effort de volonté il surmonte son mal et reprend courageusement la route.' Six étapes plus loin, à Pâvâ, un écart de régime imposé à sa bonne grâce par un zélateur aussi maladroit que bien intentionné lui cause une grave rechute. Toutefois il ne devait se coucher pour ne plus se relever qu'à l'étape suivante, la septième, celle de Kouçinagara. Telle est la trame sur laquelle la légende s'est naturellement crue obligée de broder de prétendus ornements. Ceux d'en-

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