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0102 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 102 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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T 00   LE CYCLE DE KAPILAVASTOU

A lire les bas-reliefs du Gandhâra on voit, clair comme le jour, que les deux motifs, qui souvent se font pendant, étaient également populaires. L' Instigation des dieux prend donc rang parmi les épisodes consacrés, et il n'est pas exagéré de dire que les sculpteurs indo-grecs nous restituent sur ce point un passage de la légende.

LE SOMMEIL DES FEMMES. -- II nous faut toutefois reconnaître que cet épisode ne se présente que très exceptionnellement dans les suites de bas-reliefs biographiques que nous avons conservées du Gandhâra. Il semble n'avoir connu le succès qu'au moment où le goût du public se détourna des scènes figurées pour se porter du côté des représentations iconographiques. Il fournissait en effet aux artistes un prétexte commode pour grouper autour du Bodhisattva, assis au centre sur son trône, quantité de personnages mythologiques, voire même pour introduire subrepticement leurs donateurs en cette flatteuse compagnie. L'illustration directe de la crise religieuse de Siddhârtha paraît avoir été originairement réduite à trois tableaux. Au Mariage succédait la Vie de plaisirs dans le gynécée ; celle-ci engendrait le dégoût, et le dégoût provoquait le Grand départ. Schéma des plus logiques, nous dirons même des plus vraisemblables, mais beaucoup trop simple au gré des écrivains qui, plus libres de leurs mouvements, s'attardent complaisamment à des affabulations plus compliquées. Sur un point du moins, auteurs et sculpteurs se trouvaient unanimes : la goutte d'eau qui fit déborder le vase et jeta finalement le prince hors du monde fut le spectacle fortuit de ses femmes endormies. Il faudra bien que nous finissions par en venir là ; mais ce ne sera pas sans avoir à subir d'autres palabres. L'âme du Bodhisattva était, nous assure-t-on, si profonde que les dieux eux-mêmes n'y pouvaient pas lire : cette assertion ne décourage pas ceux qui nous la transmettent de façon si péremptoire, et ils ne se flattent pas moins d'explorer ce grand coeur jusque dans ses derniers replis.

Médiocre romancier mais moraliste austère, le compilateur du Lalita-vistara se sent soudain pris de scrupule : est-il possible d'admettre que le Bodhisattva, ce modèle de toutes les vertus, ait de propos délibéré enfreint la volonté paternelle ? Poser la question, c'est y répondre ; il ne reste plus qu'à laisser parler notre héros : « Or ceci vint à l'esprit du Bodhisattva : Il serait inconvenant de ma part, ce serait de l'ingratitude si je m'en allais sans avoir prévenu le grand roi Çouddhodana et sans avoir reçu la permission de mon père. En pleine nuit, il descend donc de sa propre résidence et monte à la terrasse du palais royal. Et tout aussitôt ce palais fut illuminé par sa présence. Réveillé, le roi vit cette clarté et, l'ayant vue, en toute hâte il appela son chambellan : Holà, chambellan, le soleil s'est-il levé que cette clarté brille ? Le chambellan lui dit : Au moment où nous sommes la moitié de la nuit n'est pas encore écoulée... » Et le récit continue par la cita-