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0163 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 163 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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L'ILLUMINATION

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trait par ses études et ses pratiques antérieures, il sait déjà qu'il ne le trouvera qu'au fin fond de sa pensée, par la force de son intuition, pourvu seulement que son esprit, parfaitement purifié, reflète l'univers comme un miroir fidèle ; car, aux longues et discursives recherches de nos laboratoires, l'Inde ancienne a toujours préféré la méthode directe de l'introspection, infiniment plus prompte, peut-être aussi mieux adaptée à son climat. La question se pose dès lors pour nous de savoir comment nous pourrons pénétrer à sa suite dans les mystérieux arcanes où microcosme et macrocosme se réfléchissent et s'éclairent réciproquement. Par bonne chance l'imagerie populaire nous a conservé un schéma approximatif de l'aspect sous lequel le Prédestiné se représentait le monde. Lui-même, nous assure-t-on, en aurait fixé les traits essentiels : « Dans le vestibule du couvent, aurait-il dit à ses disciples, il vous faut figurer une roue à cinq rayons. Dans ses cinq subdivisions vous figurerez les cinq voies (de renaissance) à savoir : en bas les enfers, le règne animal et la région des larves, en haut les dieux et les hommes. Sur le moyeu vous figurerez la Lubricité, l'Animosité et la Stupidité : la Lubricité sous la forme d'une colombe, l'Animosité sous la forme d'un serpent, la Stupidité sous la forme d'un porc. Sur la circonférence de la jante vous figurerez les douze termes de la Production en dépendance réciproque. Et le tout sera saisi entre les griffes de l'Impermanence... » Vous reconnaissez là ces « Roues de la transmigration » que les peintures tibétaines ont vulgarisées jusqu'en Europe : si nous gardons présente à l'esprit l'une de ces images, elle nous aidera singulièrement à comprendre et à nous représenter tout ce qui va suivre.

La Prèmib'e veille. C'est à titre d'exercice préparatoire (on nous en avertit expressément) qu'en bon yogui le Bodhisattva commence par franchir un à un les quatre degrés successifs de la Méditation et par abolir en soi tout sentiment affectif comme toute opération intellectuelle. Voici qu'il n'est plus que pur esprit, exempt de toute fêlure comme de toute ternissure. C'est alors que, grâce à l'intensité de son effort mental, se déchire pour lui le voile qui obnubile tous les autres êtres et que s'ouvre ce que tous les textes appellent son « oeil divin », autrement dit le pouvoir d'embrasser d'un seul regard tantôt l'infini du temps, tantôt l'infini de l'espace ; et c'est justement là ce qu'il va faire pendant les deux premières des trois veilles entre lesquelles se partage la nuit. Lisez vous-mêmes :

Et le Bodhisattva ayant concentré, purifié, éclairé et fixé sa pensée, l'ayant débarrassée de toute disposition mauvaise, l'ayant allégée de presque tout son karma et stabilisée, au cours de la première veille de la nuit il la rassembla et la tendit en vue de se représenter clairement la connaissance que procure l'oeil divin. Et le Bodhisattva, avec son oeil divin, purifié, surhumain, vit les êtres. Il les aperçut qui chutaient pour renaître, de haute ou de basse caste, heureux ou malheureux, méchants ou bons, selon. ce que leur valait leur karma. Oh, voyez ceux-ci qui pèchent en action,

II