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0276 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 276 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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274   LES CYCLES MINEURS

est allé choisir, comme pour se faire pendant, deux anecdotes ayant pour principal personnage un animal ? Et enfin que faut-il penser de Sânkâçya et de son. miracle ?

LE PRODIGE DE SANKAÇYA. - Commençons par écouter attentivement ce que nous rapporte la tradition au sujet de ce dernier. En ce temps-là (c'était, à ce que certains croient savoir, la seizième année après l'Illumination), le Bouddha résolut de monter au ciel des Trente-trois dieux où sa mère Mâyâ était re-née afin de lui enseigner la Bonne-Loi. Il disparut donc mystérieusement de la terre et n'y redescendit que trois mois plus tard, le jour de la pleine lune d'octobre, près de la ville de Sânkâçya. Mais si son « Ascension » — fait donné comme assez banal et à la portée d'autres que lui — passa inaperçue, il n'en fut pas de même de sa « Descension ». Celle-ci se fit en grande pompe, par un triple escalier en matières précieuses créé tout exprès par les dieux, entre Brahma à sa droite et Indra à sa gauche, sur un fond de ciel tout meublé de divinités chantant ses louanges et faisant pleuvoir des fleurs. Au bas des degrés l'attendait la foule de ses fidèles avec ses principaux disciples. De bonne heure le motif se fixa ainsi en une sorte de triptyque, mais à volets verticalement superposés, représentant en haut la prédication chez les dieux, au milieu la descente sur la terre, en bas la reprise de l'enseignement et l'espèce d'examen que le Bouddha fit passer aux membres de la Communauté en leur posant des questions de plus en plus difficiles ; à l'avant-dernière seul Çâr. ipoutra put encore répondre, et il n'y eut que Çâkya-mouni pour donner la solution de la dernière.

Tel est en abrégé le récit qui nous est fait, et la première conclusion qui s'en dégage est qu'il n'y a jamais eu de prodige de Sânkâçya. Les quatre grandes Manifestations ont un fond historique ; et les trois autres Manifestations secondaires peuvent recéler sous les fictions le souvenir d'un authentique fait divers : ici il ne subsiste aucune parcelle de vérité ni de vraisemblance. C'est du merveilleux à l'état pur : que ceux qui ont la foi y croient. Il n'est pas jusqu'au théâtre choisi pour ce mythe qui n'éveille aussitôt la défiance. Assurément tous les témoignages anciens s'accordent pour le placer à Sânkâçya ; et il y a de fortes raisons, sinon des raisons décisives, de penser que cette cité soit aujourd'hui représentée par les ruines de Sankissa, où subsistent encore des vestiges du temps d'Açoka. Mais un regard jeté sur la carte suffit à montrer à quel point ce site est excentrique par rapport aux autres villes saintes. Il nous entraîne loin, vers l'Ouest, dans la mésopotamie entre la Djamna et le Gange, c'est-à-dire dans ce qui fut le « Pays du Milieu » des Brahmanes, bien distinct et distant de celui des Bouddhistes, reporté beaucoup plus à l'Est. Autre considération qui a son poids : quiconque recommence le tour des « huit pèlerinages » ne peut s'empêcher de remarquer que ses pérégrinations le promènent constamment, à