National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0052 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 52 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000286
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

50   LE CYCLE DE KAPILAVASTOU

décemment, en faveur de deux génies subalternes, priver les grandes divinités de l'incommensurable mérite attaché à une telle oeuvre pie ? Il faut croire que non ; car on ajoute aussitôt que des centaines de milliers de dieux, précédés d' Indra, de Brahma et des quatre Gardiens du monde, ne craignirent pas de faire des milliers de fois centuple emploi en arrosant également l'Enfant-Bouddha avec des eaux diversement parfumées. On ne saurait être plus copieusement purifié d'une impureté déclarée par ailleurs inexistante. Tout naturellement les monuments figurés reflètent les flottements des textes. A Mathourâ les deux Nâgas sortent à mi-corps de la terre ; sur les stèles de -Bénarès, ils déversent le contenu de deux cruches rondes sur la tête du Bodhisattva ; car telle est la mode indienne tant pour sacrer les rois que pour baigner les enfants déjà grandelets. Au Gandhâra ce sont les deux habituels assistants, Indra et Brahma, qui s'acquittent de cette tâche ; et ce sont encore les dieux qui prennent en mains le parasol blanc et le chasse-mouches pour accompagner la déambulation du Prédestiné.

IV. LES SEPT PAS. - Qu'il précède, accompagne ou suive l'épisode du Bain, celui des Sept pas a pour lui d'être beaucoup plus original et de prêter à moins de variantes. En voici les traits essentiels, tels que nous les décrit la plus vieille tradition : « A peine né, le Bodhisattva se tient tout droit sur ses pieds et fait sept pas, le visage tourné vers le Nord ; abrité sous le parasol blanc il regarde vers tous les points cardinaux et prononce cette parole pareille au mugissement d'un taureau (d'autres disent : au rugissement d'un lion) : « Je suis le premier, je suis le meilleur des êtres... » Comportement assurément peu banal de la part d'un nouveau-né, et que pouvait seul rendre croyable le caractère surnaturel qui lui était rétrospectivement attribué. Aussi les commentateurs croient-ils devoir nous avertir qu'il y avait des précédents. Déjà lors des deux naissances immédiatement antérieures à celle où il devint dieu dans le ciel des Toushitas, le Bodhisattva s'était aussitôt mis à parler. La première fois il se trouva tenir un petit morceau de bois de santal dans sa menotte fermée : « Sa mère lui demanda : « Mon chéri, que tiens-tu là en venant au monde ? » Il répondit : « C'est un remède, maman ». Et, comme cette médecine obtint des cures merveilleuses, on appela l'enfant « Grand-remède ». La seconde fois, ce fut lors de sa renaissance comme prince Viçvantara, où il devint le parangon de la charité : « Au sortir du sein maternel il tendit aussitôt la main droite en disant : « N'y a-t-il rien dans la maison, maman ? Je voudrais faire une aumône. » Sa mère lui répondit : « Mon chéri, tu es né dans une riche famille », et prenant la main de son fils sur la paume de la sienne, elle y plaça une bourse... » Mais pourquoi nous arrêter en si beau chemin ? Les exemples postérieurs ne manquent pas non plus. Quand naquit, quelque dix siècles après le Bouddha, un docteur de l'Église bouddhique du nom de