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0120 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 120 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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II8   LE CYCLE DU MAGADHA ET DE BÉNARÉS

hender par la police royale avant qu'il ne se décide à remonter aux cieux.

Laissons de côté ces pieuses niaiseries et venons aux faits. Le costume d'un laïque indien de bonne caste se composait de deux pièces d'étoffe, prises telles qu'elles sortaient du métier. L'une se disposait autour des reins et des jambes à la façon de la dhotî actuelle ; l'autre, qui se jetait sur le torse, n'était guère dans l'Inde centrale qu'une simple écharpe de mousseline ; mais dans le Nord-Ouest, où il gèle parfois l'hiver, elle devenait un grand châle de laine. L'habit monastique était au contraire fait de « trois pièces ». Par-dessus le vêtement de dessous, le bhikshou passait une sorte de tunique laissant l'épaule droite découverte et descendant jusqu'au genou, et, pour vaquer à sa quête quotidienne, il s'enveloppait tout le corps dans un manteau si ample que les sculpteurs du Gandhâra en ont pris avantage pour le draper à la grecque comme un himation. Mais les fines cotonnades de l'Inde intérieure ne pouvaient rivaliser en fait de draperies avec les souples lainages du Nord, et sur les icones de l'Hindoustan nous voyons bientôt ces plis s'amenuiser de plus en plus et finalement le sanghdti se coller étroitement au corps. Ce qui nous importe pour l'instant, c'est que la transformation du prince en religieux est achevée. On peut même dire qu'elle anticipe sur les événements, car le Bodhisattva a déjà pris l'aspect du Bouddha qu'il n'est pas encore devenu. Il n'existerait donc dans l'art bouddhique que deux types du Prédestiné, l'un au temps de sa jeunesse laïque, l'autre -au temps de sa carrière monastique, si les artistes indo-grecs n'en avaient créé un troisième, reflétant les terribles austérités qu'il va s'infliger temporairement. C'est à cette image décharnée, qui vient ainsi s'intercaler entre celle du Bodhisattva Siddhârtha et celle du Bouddha Çâkya-mouni que s'applique le mieux la désignation, également intermédiaire, « d'ascète Gaoutama ».

Pour en finir avec ces brèves indications iconographiques, soulèverons-nous la question que jadis les fidèles ne songeaient à se poser qu'alors qu'il n'était plus temps ? Il existe de par le monde d'innombrables représentations, peintes ou sculptées, du Bouddha comme du Christ : avons-nous gardé d'eux un portrait ? La réponse est, hélas, nettement négative. Assurément, en Asie comme en Europe, les images miraculeuses ou simplement apocryphes n'ont pas tardé à foisonner, toutes avec ressemblance garantie : mais il est trop évident qu'elles ont été fabriquées de chic, et leur légende justificative inventée après coup. Au sujet du « vrai visage » de Çâkya-mouni nous ne pouvons que répéter ce que nous dit st Augustin du « facies » du Seigneur : « Nous l'ignorons profondément. » Notre curiosité déçue n'a d'autre ressource que d'accepter la leçon que lui aurait donnée le Maître en personne sous couleur de lui accorder une fiche de consolation. Quand son grand ami, le roi Bimbisâra, commanda â ses