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0074 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 74 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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72   LE CYCLE DE KAPILAVASTOU

qu'il est trop tard pour tenter de les mettre d'accord sur lx succession des épisodes, nous nous résignerons à traiter séparément d'abord de la vie laïque, puis de la vocation religieuse du Bodhisattva.

LE COEFICIENT DE RÉDUCTION. — Ce parti va beaucoup simplifier l'ordonnance générale des deux prochains chapitres ; mais il ne supprime ni n'atténue les difficultés qui surgiront au cours de leur rédaction et dont on devine déjà la principale. L'historien qui croit que Çâkya-mouni a réellement vécu ne doit pas se dissimuler qu'il partage jusqu'à un certain point les croyances des fidèles bouddhistes : la question est de fixer les bornes de sa crédulité. Il ne lui suffit pas de déclarer qu'il trace la ligne de démarcation à la limite du merveilleux : même en deçà de cette limite, à propos de faits de commune occurrence et dans leur fond incontestables, les Soutra se livrent à des divagations inacceptables pour le sens critique le moins chatouilleux. — Qu'à cela ne tienne, répondra-t-on ; écartez les exagérations et, en ramenant la tradition à un niveau normal, vous la rendrez croyable. — Sans doute, mais d'après quel étalon mesurer la démesure des textes ? Il serait assurément . commode de savoir d'avance dans quelle proportion exacte il convient de diminuer automatiquement les chiffres excessifs dont la tradition se montre si prodigue : malheureusement, outre que ces chiffres diffèrent d'un texte à l'autre, les éléments nous manquent pour établir cette sorte de coefficient de diminution. Ajoutez que son taux ne saurait être le même en toute occasion. Quand dans un instant le Lalita-vistara donnera à l'enfant-Bouddha 32 nourrices, nous verrons que ce nombre doit être divisé au moins par 4, au plus par 8 ; mais quand ensuite le même texte attribuera au Bodhisattva devenu grand 84.000 femmes (d'autres disent 6o.000 ou 40.000, toujours en chiffres ronds), il nous faudrait, par égard pour le prince autant que pour la vraisemblance, retrancher plus d'un zéro ; et, avouons-le, dans un cas comme dans l'autre, nous procéderions à l'aveuglette. Bref, de quelque côté que nous nous tournions, il nous faut renoncer à fixer un commun diviseur pour démultiplier les exorbitantes multiplications de la légende.

Peut-être obtiendrons-nous un résultat plus satisfaisant en ayant recours à une autre méthode : au lieu de nous perdre dans la diversité des cas particuliers, nous commencerions par pratiquer une fois pour toutes ce que notre jargon fiscal appelle un abattement à la base en tâchant de déterminer le véritable statut social et familial du Bodhisattva. Quelle idée devons-nous nous faire du royaume de son père, de l'étendue de son territoire, du nombre de ses sujets, du montant de ses revenus ? Qu'il nous faille très fortement rabattre les évaluations que les Écritures nous en donnent, la chose est évidente : car pour rendre plus sublime la renonciation du Prédestiné ne devait-on pas amplifier à l'extrême l'éclat et la valeur du patrimoine auquel il a renoncé ? Toujours

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