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0072 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 72 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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CHAPITRE III

ENFANCE ET JEUNESSE. — I. LAiVIE MONDAINF

Avec l'horoscope de l'enfant et le trépas de la mère la quinzaine d'épisodes dont se compose le cycle secondaire de la Nativité est epuisée ; mais le grand cycle de Kapilavastou se poursuit, et va continuer à nous fournir comme la charpente de l'ensemble des traditions relatives à l'enfance et à la jeunesse de Siddhârtha. Ce cadre traditionnel, on se doute que les hagiographes l'ont rempli à leur guise, tant de ce qu'ils croyaient savoir que de ce qu'il leur a plu d'imaginer ; et il va de soi — répétons-le néanmoins pour plus de sûreté — qu'il n'y a aucun espoir de trouver dans leurs écrits les éléments d'une véritable biographie. Pour le croire et le tenter, il faudrait plus de foi et d'ingén.uitéPqu'on n'en peut demander à aucun Européen, lettré ou non. Est-ce à dire qu'il faille rejeter en bloc la légende comme un fatras inutile ? En toute sincérité nous ne le pensons. pas. C'est chose entendue : nous ne lisons dans les Écritures bouddhiques qu'une vie éperdument romancée du « Sage d'entre les Çâkyas » : mais cette lecture, trop souvent rebutante du fait de ses ridicules exagérations, ne laisse pas par moments d'être attrayante. Certes un roman n'est pas de l'histoire : cela ne l'empêche pas parfois de contenir plus de vérité psychologique, voire même de réalité objective que bien des traités méthodiquement construits. Nous ne connaîtrons jamais de façon minutieusement exacte les faits et gestes du Bodhisattva enfant, adolescent et adulte ; mais nous apprendrons du moins comment les Indiens d'il y a deux mille ans concevaient l'éducation, le mariage, la vie privée d'un jeune prince d'autrefois ; et, comme ce prince sera pris un jour de la vocation religieuse, nous tiendrons encore de leur bouche contre quels obstacles il lui aura fallu lutter pour la suivre. Cette extension de ses connaissances professionnelles n'est sûrement pas à dédaigner pour un indianiste : peut-être ne l'est-elle pas non plus pour tout historien des religions, voire même pour toute âme préoccupée des questions religieuses. Il ne faut pas apporter en ces matières un esprit trop rigoriste. Après tout, ce que nous nous plaisons à appeler la vérité historique n'est trop souvent que la conjecture sur laquelle des chercheurs de bonne foi ont fini par tomber d'accord : l'unanimité des hagiographes nous donnera du moins dans le cas présent ce qu'on pourrait appeler