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0285 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 285 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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LES QUATRE PÈLERINAGES SECONDAIRES   283

Il semble, pour commencer, que nous puissions restituer dans ses grandes lignes et justifier en raison le point de départ de la légende. Sur les origines tant matérielles que doctrinales du conflit, il est inutile de revenir. En ce qui concerne les docteurs hétérodoxes, on ne peut qu'être favorablement impressionné par le fait qu'ils ne sont jamais qu'au nombre fort raisonnable de six et qu'on nous donne toujours pour eux exactement les mêmes noms ; et puisque celui qui clôt l'énumération a été identifié comme le fondateur de la secte toujours florissante des Djaïnas ou Djinistes, son historicité certaine confère à ses confrères un suffisant brevet de réalité. D'autre part le choix de Çrâvastî nous est expliqué de la façon la plus plausible. Se défiant à bon droit de l'amitié que Bimbisâra, le roi du Magadha, porte à Çâkya-mouni, les Hétérodoxes ont au contraire des raisons de compter sur l'impartialité de Prasênadjit, le roi du Koçala. Plus tard on a prétendu connaître jusqu'à l'occasion de ce grand tournoi spirituel. On s'est souvenu (assez ingénieusement d'ailleurs) qu'à la suite de la frasque intempestive de Pindola Bharadhvâdja, le Bouddha avait interdit à ses moines toute manifestation publique de leurs pouvoirs surnaturels. Cette interdiction paraissant le mettre lui-même en état d'infériorité, les Hétérodoxes en auraient pris aussitôt avantage pour le provoquer à une compétition publique. Mais de même qu'une ordonnance royale n'oblige pas le roi, une interdiction édictée à l'usage des disciples ne lie pas le Maître ; et ainsi les faux prophètes sont pris à leur propre piège... Et voilà comme on risque de détruire la vraisemblance à_ force de vouloir trop prouver. Renonçons donc à deviner le mobile des actes et contentons-nous de connaître le théâtre où s'agitent les acteurs. L'emplacement de ce dernier est fixé de la façon la plus précise entre Çrâvastî et le Djêtavana (donc en terrain neutre) à l'Ouest de la route qui menait et mène encore de la porte méridionale de la cité à la porte orientale de l'ermitage, à environ 15o pas au Nord de celle-ci. Là, le roi Prasênadjit (plus tard remplacé dans cette tâche par Viçvakarman, l'architecte des dieux) avait élevé pour la circonstance une vaste salle de conférence. Celle-ci était encore représentée au temps des pèlerins chinois par un temple haut de soixante à soixante-dix pieds, à l'intérieur duquel une image du Bouddha était « assise », face à l'Est, telle qu'il s'était jadis tenu quand son éloquente dialectique réfuta toutes les critiques ou objections de ses adversaires. Ainsi réduite à ses traits essentiels, pas plus qu'elle n'excède les limites de la vraisemblance, la scène ne dépasse pas les faibles moyens de la vieille école indienne. Sur un bas-relief de Barhut (IIe siècle avant notre ère), un roi dûment étiqueté « Prasênadjit de Koçàla N, sort en char de sa bonne ville pour se rendre à un vaste pavillon qui abrite la « roue de la Loi », symbole attitré de la victorieuse prédication du Maître. En vérité l'on ne voit pas quels procédés meilleurs la tradition, tant écrite que figurée, aurait pu employer