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0053 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 53 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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'l'5A PI vu KING (N° 1 i(j)

nourrit et l'éleva. Quand il eut atteint l'âge de seize ans, il l'emportait sur les autres hommes en talent et en beauté ; il prépara alors en quantité des boissons et des nourritures excellentes et invita l'hérétique (dont il a été question plus haut); quand l'hérétique se fut assis, au bout d'un moment il se mit à éclater de rire, et comme l'autre lui demandait pourquoi il riait, il répondit : « Je vois à cinquante mille li d'ici une montagne; au pied de cette montagne il y a une rivière; un singe est tombé dans cette rivière et c'est pourquoi je ris. » Le jeune homme savait que tout cela n'était que mensonge; c'est pourquoi, dans le bol (de l'hérétique) il plaça toutes sortes de bouillies exquises qu'il recouvrit de riz et chargea un homme de le lui présenter ; pour toutes les autres personnes, il plaça dans leurs bols le riz au fond et les bouillies au-dessus; tous les gens se mirent à manger; seul l'hérétique jetait des regards irrités et ne mangeait pas.

Comme le maître de la maison lui demandait pourquoi il ne mangeait pas, l'hérétique répondit : « Je n'ai pas de bouillie ; comment mangerais-je? » Le maître (le la maison lui dit : « Si votre regard peut voir un singe qui tombe dans l'eau à cinquante mille li d'ici, comment ne voit-il pas les bouillies qui sont sous le riz ? » L'hérétique fut grandement en colère et en définitive il s'en retourna sans avoir mangé. Il se rendit auprès de Chö-lik'ieou fo (Çrîgupta) à qui il raconta tout ce qui s'était passé; la soeur aînée de cet homme était en effet la femme de Çrîgupta. Quand Çrîgupta eut entendu ce récit, lui aussi s'irrita; il dit à l'hérétique : « Gautama est le maître de ces gens; mais c'est moi qui suis le grand maître; je l'inviterai à venir pour le calomnier et lui faire affront. » C'est pourquoi il disposa la fosse pleine de feu et la nourriture empoisonnée ('I). Cette histoire.est fort étendue; on

(1) Voyez Ilinan-tsang, Mémoires, t. II, p. 18-19.