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0407 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 407 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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P'I \AI YE P'O SENG CIIE (No 381)   393

à jouer parfois (lu luth. La femme du gardien de boeufs •

conçut alors de l'amour pour lui ; elle se sentit animée de désirs impurs et dit à l'aveugle : « Commettez avec moi

une action secrète. » L'aveugle se boucha aussitôt les oreilles avec ses deux mains et dit : « Ne prononcez pas une telle parole, car je ne veux pas l'entendre. Vous êtes ma soeur cadette ; comment pouvez-vous parler ainsi ? »

Le Buddha dit aux bhilaus : Dans le monde, c'est une règle constante que tout être doué de sentiment, lorsqu'il est animé par la passion sensuelle, conçoit de la haine si on ne consent pas à ce qu'il désire. Cette femme donc, voyant que l'aveugle n'accédait pas à sa demande, en conçut de la haine contre lui ; elle résolut de le calomnier et dit à son mari : « Cet homme privé d'yeux a voulu me souiller ; pourquoi nourrissez-vous cet homme pervers dans votre maison ? »

Le Buddha dit derechef aux bhiksus : Dans le monde, c'est une règle constante que tout être doué de sentiment, lorsque sa femme est outragée par autrui, en conçoit (le l'irritation ; de toutes les sortes de colères, celle-là est la plus forte. Pour cette raison donc, le gardien de boeufs, quand il eut entendu les paroles (le sa femme, en conçut une véhémente indignation contre l'aveugle ; il fit cette réflexion : « Cet homme est grandement coupable ; mais, puisqu'il est maintenant privé d'yeux, il a déjà reçu sa punition ; il ne faut pas le faire. périr ; je me bornerai à le chasser hors de chez moi. » En conséquence, il le chassa donc hors de sa demeure.

Cet homme privé des yeux partit en emportant son luth dans ses bras ; il parcourait les villes en mendiant pour obtenir de quoi vivre. Par la suite, le roi son père étant venu à mourir, son frère cadet Ngo-hing lui succéda sur le trône. Cependant l'homme privé de ses yeux avançait graduellement en mendiant et il arriva dans la capitale du royaume où se trouvait (celle qui aurait dû être) sa