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0221 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 221 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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PO YU KING (N° 301)   :207

en • fief des villages. Les anciens ministres de ce roi en conçurent tous de la jalousie et dirent au roi : « Cet homme est un étranger ; on ne doit pas se fier entièrement à lui ; pourquoi lui accorder soudain une faveur qui dépasse la plus extrême et lui donner des dignités et des récompenses plus importantes que celles dont vous avez gratifié vos anciens ministres ? » L'étranger eut vent de ce propos et dit : « Quel est l'homme assez brave pour oser se mesurer avec moi ? Je lui propose de faire assaut de capacités avec moi en rase campagne. » Les anciens. ministres furent penauds et aucun d'eux ne se hasarda à lui tenir tête.

Par la suite, dans ce royaume, il y eut un méchant lion qui vint se camper dans une vaste plaine, coupant ainsi les chemins, tuant les hommes et interceptant les routes dei roi; tous les anciens ministres tinrent alors conseil entre eux et dirent: « Cet étranger prétend qu'il est brave et que'nul n'ose lui tenir tête. Maintenant, s'il peut encore trier ce lion, il aura délivré le royaume d'un fléau et sera vraiment un héros remarquable. » Quand ils eurent tenu cette délibération, ils en informèrent le roi qui, après les avoir entendus, donna à cet homme un couteau et un bâton, puis l'envoya contre le lion.

Quand l'étranger eut reçu cet ordre, il raffermit son courage et se dirigea vers l'endroit où était le lion ; dès que le lion l'aperçut, il rugit avec impétuosité et s'élança en avant; saisi de terreur, l'étranger se mit à grimper sur un arbre ; tandis que le lion, la gueule grande ouverte et la tête levée, se tournait vers cet arbre, notre homme, dans sa précipitation, lâcha le couteau qu'il tenait à la main ce couteau tomba droit dans la gueule du lion qui en mourut ; l'étranger se mit alors à danser de joie et vint informer le roi de sa victoire. Le roi redoubla ses faveurs pour lui ; quant aux gens de ce pays, ils s'inclinèrent soudain devant sa supériorité et tous le célébrèrent...