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0399 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 399 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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P'I NAT YE P'O SENG CIIE (No 379)

pensée, il se déguisa donc en un brahmacârin à la conduite pure et se mit à parcourir la capitale du royaume en mendiant sa nourriture ; puis, prenant cette nourriture, il la plaça en cinq endroits sur le lieu où le cadavre avait été brûlé et sacrifia secrètement à son oncle ; après quoi, il s'en alla. Les gens qui gardaient le cadavre rapportèrent cela au roi ; le roi dit : « C'était ce rusé voleur. Pourquoi ne l'avez-vous pas arrêté? Vous avez fort mal agi. »

Le voleur eut encore cette pensée : « Il faut maintenant que je prenne les os de mon oncle et que je les jette dans le fleuve K'iang-k'ia (Gange). » Ayant eu cette pensée, il se déguisa en un hérétique voué aux crânes (kâpâlika) ; il se rendit à l'endroit où étaient les ossements ; il recueillit les cendres et s'en enduisit le corps; il prit les ossements calcinés, les mit dans le crâne et les jeta dans le Gange ; après quoi, il s'en alla. Les gens qui gardaient le cadavre rapportèrent au roi ce qui s'était passé ; le roi leur dit « C'était ce rusé voleur. Pourquoi ne l'avez-vous pas arrêté ? Vous avez fort mal agi. Cessez maintenant de vous occuper de lui ; c'est moi qui le prendrai. »

Alors le roi monta sur une barque et, accompagné de son cortège par devant et par derrière, vogua sur les eaux du Gange ; il avait disposé des gardes sur les rives du fleuve pour arrêter (le voleur). Le roi avait une fille qui était belle, en sorte que tous les hommes avaient plaisir à la voir ; elle aussi voguait et se divertissait sur les eaux du fleuve ; le roi lui ordonna de s'éloigner à quelque distance en lui donnant cet avertissement : « Si un homme veut se saisir de vous, poussez de grands cris. » Il ordonna d'autre part ceci aux gens postés sur les rives : « Si ma fille crie, rendez-vous aussitôt auprès d'elle, et, si vous apercevez un homme, arrêtez-le immédiatement. »

Alors ce rusé voleur pensa : « Maintenant le roi et sa fille se promènent pour se divertir sur le fleuve ; il faut que je me livre à la joie avec cette fille. » Ayant fait cette

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