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0420 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 420 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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406   KEN PEN CHOUO YI TS'IE YEOU POU

aimait fort son fils, le grand ministre eut recours à un artifice ; sur son conseil, le garçon prit en main un poisson et, paraissant être un marchand de poissons, il se rendit à l'endroit où était sa mère ; sa mère le vit de loin. Le devin ayant consulté les sorts, dit : « Cet homme qui tient un poisson tuera certainement notre roi et s'emparera de la dignité royale. » Ce propos fut transmis de l'un à l'autre et parvint ainsi jusqu'au roi ; quand le roi en fut informé, il dit à ses ministres : « Il faut qu'on s'empare au plus tôt du fils de pêcheur et qu'on ne le laisse pas échapper. » Cette parole se transmit de l'un à l'autre et arriva jusqu'au fils de pêcheur qui s'enfuit aussitôt vers l'Est pour se cacher.

Il entra chez une vieille femme qui, l'ayant vu, le cacha dans un lieu obscur et enduisit de safran tout son corps, en sorte qu'il avait la couleur d'un homme mort. Des gens le prirent sur leurs épaules et l'emportèrent dans un cimetière (mo-chö-na, cmaçâna) reculé où ils le déposèrent dans la forêt. Il se leva alors et partit. Cependant, près de là, il y avait un homme qui cueillait des fleurs et des fruits dans la forêt et qui de loin le vit se lever du milieu des morts et s'enfuir ; cet homme qui cueillait des fruits le poursuivit, mais, avant d'être allé loin, il s'arrêta. Les

émissaires du roi arrivèrent ensuite et demandèrent à cet homme qui cueillait des fruits : « Avez-vous vu quelqu'un

qui avait tel et tel aspect ? » L'autre répondit : « Je l'ai vu passer par ce chemin. » Aussitôt ils s'élancèrent à sa poursuite pour se saisir de lui.

Le fils de pêcheur, saisi de frayeur, entra dans la maison d'un blanchisseur ; celui-ci le mit dans un paquet de vêtements qu'il chargea sur un âne ; puis, arrivé surie bord

du fleuve, dans un endroit où il n'y avait personne, il le délivra ; le fils de pêcheur se leva alors, regarda de

tous côtés, et, ne voyant personne, s'enfuit en courant. Sur la route il rencontra un homme qui, le voyant marcher