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0302 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 302 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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288   MO HO SENG TCIIE LU (No 343)

chan p'o-li (çambara ?) sur lequel se trouvait un oiseau aux ailes d'or (Garuda) ; cet oiseau a un corps fort grand ; ses deux ailes ont un écartement de cent cinquante gojanas. La coutume de cet oiseau aux ailes d'or est de manger des nâgas ; quand il veut manger un nâga, il commence par frapper la . mer avec ses deux ailes, de manière à ce que l'eau s'écarte d'un côté et de l'autre ; le corps du nâgas apparaît alors .et il s'en empare et le mange. Quant aux nâgas, ils ont la coutume constante, par crainte de l'oi'§eau aux ailes d'or, de rechercher toujours un kasâya qu'ils placent sur la porte de leur palais ; quand l'oiseau voit le kasâya, il conçoit des sentiments de respect et ne s'avance plus pour manger ces nâgas.

En . ce temps, cet oiseau avait frappé la mer de ses ailes et avait aperçu un nâga qu'il voulut dévorer ; le nâga, terrifié, prit aussitôt un kasâya qu'il se mit sur le sommet de la tête et il marcha le long du rivage, car il avait pris en ce moment la forme d'un homme ; (de son côté), l'oiseau aux ailes d'or se transforma en un brahmane : il poursuivait ce dragon et lui adressait toutes sortes- d'injures en lui disant : « Pourquoi ne quittez-vous pas promptement ce kasâya ? » Ce nâga, craignant de périr, se cramponnait. énergiquement au kasâya et aurait bravé toutes les morts plutôt que de le lâcher.

Or, dans une île de la mer, il y. avait la résidence d'un ascète ; les fleurs et les. feuilles y étaient florissantes ; alors le nâga, saisi de crainte et ne sachant où trouver du secours, alla se précipiter dans la résidence de l'ascète. Comme cet ascète avait une grande vertu redoutable, l'oiseau aux ailés d'or n'osa pas entrer aussitôt et, s'adressant de loin à l'ascète, il prononça cette gâthâ :

Maintenant, ce ndga vicieux et méchant — s'est transformé en prenant le corps d'un homme ; — craignant la

(1) Le Nâgânanda est, de même que ce conte, fondé sur l'éternelle

querelle de Garuda et Ides ,nâgas et finit aussi par leur réconciliation.