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0327 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 327 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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MO HO SENG TCHE LU (1TO 352)   313

Puis la tortue, maintenant avec énergie le singe, se mit à marcher à reculons pour entrer dans l'eau. Le singe très effrayé fit cette réflexion : « Si j'entre dans l'eau, je ne puis manquer de mourir, c'est certain. » Cependant, affaibli par la souffrance, il laissait la tortue l'emporter ; en l'entraînant tout le long (du terrain), (la tortue) tomba dans un endroit escarpé, où elle se trouva renversée sur le dos. Alors le singe prit la tortue dans ses bras et se dit : « Qui peut me délivrer de ce danger cruel ? » Ce singe savait depuis longtemps où demeurait l'ermite et pensa que celui-ci pourrait le secourir ; il alla donc vers lui en tenant la tortue dans ses bras. L'ermite, en les voyant de loin, fit cette réflexion : « Hé ! quelle chose extraordinaire ! Que fait donc maintenant ce singe ? » Voulant plaisanter avec le singe, il lui dit : « O brahmane, quel objet précieux remplissant votre bol apportez-vous ici ? Quelle foi avez-vous obtenue que vous veniez vers moi. » Le singe prononça alors cette gâthâ :

Moi, singe stupide, — j'ai provoqué d'une manière haïssable un autre être qui ne m'avait fait aucun mal. — Celui qui secourt une personne en péril est un sage; — ma vie est menacée dans un bref délai ; — aujourd'hui, ô brahmane, — si vous ne me secourez pas, — dans un instant on aura coupé mes parties génitales — et je reviendrai épuisé et en détresse dans la forêt de la montagne.

Alors l'ermite lui répondit par cette gâthâ :

J'ordonne que vous soyez délivré — et que vous retourniez dans la forêt de la montagne; — mais je crains que, suivant la coutume des singes, — votre ancien naturel mauvais ne reparaisse.

Puis ce rsi leur expliqua les choses d'autrefois en ces termes :

0 tortue, dans une existence antérieure, — vous apparteniez au clan Kia-che (Kâçyapa); — ô singe, dans les générations passées, vous apparteniez au clan K'iao-tch'en-