National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0288 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 288 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000294
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

(

274   MO HO SENG TCHE LU (N° 341)

affaires d'État dans la Salle du trône, il revint dans sa chambre et ne vit plus sa première épouse ; il interrogea ses serviteurs qui lui répondirent qu'elle était allée s'établir dans la maison d'affliction. Le -roi s'y rendit aussitôt et demanda à son épouse : « Qui vous. a offensée ? Que ce soit un grand ministre, un fils de roi, ou quelque autre de mes femmes ou quelque autre de mes serviteurs, si quelqu'un vous a offensée, je punirai sévèrement son crime à cause de vous. Peut-être maintenant avez-vous besoin de_ quelque chose ? Si vous désirez avoir de l'or, de l'argent, des joyaux,. des parfums, des fleurs, des parures, je vous donnerai ce que vous désirez. -Si vous désirez faire périr ou supplicier quelqu'un, vous n'avez qu'à parler. » Le roi lui adressa ces demandes à plusieurs reprises, mais la reine ne répondit pas.

Le roi alors sortit et s'en alla ; il dit à ses autres femmes, à ses grands ministres, au prince héritier et à d'autres personnes : « Allez tous demander à la reine quelles sont ses pensées. » Tous donc, conformément à cet ordre, allèrent interroger la reine, mais celle-ci continua à garder le mutisme et à ne pas répondre.

Le roi envoya encore un vieux domestique interroger la reine ; ce domestique était né et avait grandi dans le palais royal ; il était fertile en expédients ; il se rendit donc dans la maison et interrogea la reine en ces termes : « Le roi est votre appui, ô reine ; pourquoi, lorsque le roi vous posait des questions, avez-vous gardé le silence et ne lui avez-vous pas répondu ? Si vous avez quelque chose que vous désirez avoir, comment l'obtiendrez-vous ainsi ? Si quelqu'un vous a offensée, que ce soit un grand ministre, un fils de roi* ou quelque autre femme du roi, si vous voulez faire périr ou supplicier cette personne il faut que vous l'indiquiez au roi. Si vous gardez votre ressentiment en silence, n'avez-vous pas tort ? Si, ô reine, vous mourez, le roi en définitive ne pourra pas périr avec vous ; il s'af-