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0378 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 378 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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364   KEN PEN CHOUO Y I TS'IE YEOU POU

avait cinq cent marchands qui, s'étant approvisionnés de denrées, se disposaient à aller sur la grande mer. Ces gens délibérèrent entre eux : « Nous possédons des choses de toutes sortes ; mais nous n'avons pas de musiciens ; comment pourrions-nous nous récréer ? lorsque nous serons en pleine mer, qui dissipera nos tristesses ? » Un homme leur répondit : « Chou-lsi, le fils du brahmane, sait jouer de la guitare. Il vous faut l'emmener avec vous ». Ils emmenèrent donc Chou-lsi et se rendirent avec lui sur le bateau.

Quand ils furent en pleine mer, ces gens dirent à Chou-lsi : « Jouez de la guitare pour que nous nous réjouissions ensemble ». Il se mit à jouer mais sans toucher la première corde. Ces gens lui ayant demandé pourquoi il ne la touchait pas, il répondit que, s'il la touchait, ce serait mal. Ils lui dirent : « Touchez-la seulement ; quel mal peut-il y avoir à cela ? » II la toucha donc en jouant. Aussitôt le bateau bondit et se brisa immédiatement au milieu des flots ; tous les marchands précipités dans l'eau périrent en même temps. Seul Chou-lsi pCit échapper ; il trouva une planche et rencontra un vent favorable ; par une cause céleste sa vie fut sauvée.

Alors, poussé par le souffle du vent, il aborda dans l'île de l'oiseau aux ailes d'or ; il se trouva dans un jardin où il n'y avait aucun homme ; il y vit seulement l'épouse du roi Fan-cheou (Brahmadatta), la femme qui avait nom Miao jong. Il lui causa et tous deux entretinrent des relations intimes; pendant le jour ils se voyaient ; la nuit, ils se séparaient. Il lui demanda : « Où allez-vous chaque nuit? » La femme, qui le chérissait profondément, lui raconta tout ce qui en était. Il lui répondit : « Sage personne, puisqu'il en est ainsi, pourquoi ne m'emmenez-vous pas avec vous à P'o-lo-ni-sse, (Vârânasî) ? » La femme lui dit qu'elle aimerait bien partir avec lui : « Quel est votre nom ? » lui demanda-t-elle. — « lion nom est