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0388 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 388 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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374   KE\ PEN CHOUO YI TS'IE YEOU POU

N° 376.

(Trip., XVII, 3, p. lila v°.)

(Le Bodhisattva), autrefois, dans la condition bovine était un grand taureau ; régulièrement au milieu de la nuit il se rendait dans un champ de haricots chez le roi de ce pays et y mangeait à son gré ; puis, quand le soleil montait à l'horizon, il rentrait dans la ville et s'endormait tout naturellement. Or il y eut un âne qui vint auprès de ce boeuf et lui tint ce langage : « Oncle vénérable, pour-. quoi votre épiderme, votre peau, votre sang et votre chair sont-ils en si parfait état de santé ' Je n'ai jamais vu qu'on vous lâchât pour un moment en liberté. » Le boeuf répondit : « Mon neveu, chaque nuit, je sors pour aller manger les haricots du roi ; avant que l'aube ait paru, je reviens chez moi. » L'âne lui ayant demandé s'il pourrait le suivre et aller manger avec lui, le boeuf lui dit : « Mon neveu, votre bouche brait fort et le son s'en entend au loin ; il ne faut pas que, à cause de ce bruit, nous soyons faits prisonniers. » L'âne répliqua : « Oncle vénérable, si je vais là-bas, je ne produirai pas le moindre son. »

Ils allèrent donc ensemble dans le champ, où ils pénétrèrent tous deux en brisant la clôture, et se mirent à manger la récolte du roi ; tant que l'âne ne fut pas rassasié, il resta silencieux sans rien dire ; mais, quand son ventre fut plein, il dit : « Mon oncle, je vais chanter. » Le boeuf lui répondit : « Retenez ce son encore un instant ; attendez que je sois sorti et alors je vous autoriserai, mon neveu, à faire entendre votre chant. » Ayant ainsi parlé, il sortit du jardin au plus vite. L'âne, resté en arrière, se mit alors à braire. Aussitôt les gardiens des champs du roi se saisirent de lui et coururent dire à la foule : « Le champ de