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0400 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 400 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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3$6   ICEN PEN CIIOUO YI TS'IE YEOU POU

1•

réflexion, il se plaça en amont et lâcha une marmite de terre qui descendit en suivant le courant. Quand les gens qui étaient sur le rivage la virent, ils pensèrent que c'était le voleur, et, saisissant des bâtons, ils frappèrent sur la marmite de terre qui se brisa et alors ils reconnurent que ce n'était point le voleur ; il en fut de même une seconde fois, puis une troisième fois ; quand cela se fut répété plus de dix fois, les gens qui étaient sur le rivage, ayant vu souvent ces marmites de terre, les négligèrent et ne les frappèrent plus. Alors ce rusé voleur plaça une marmite sur sa tête et se mit à descendre en suivant le courant ; il arriva à l'endroit où était la fille du roi, monta dans son bateau, et, tenant en main un couteau acéré, il lui dit : « Ne criez pas ; si vous criez, je vous tuerai. » La princesse, saisie de peur, n'osa pas crier ; il s'unit donc à elle pour se réjouir ; après quoi, il s'en alla. Dès que la fille vit que le voleur était parti, elle se mit à pousser de grands cris et à se lamenter en disant : « Ce voleur m'a possédée par violence et maintenant il est parti. » Les gardes qui étaient sur la rive répondirent à la fille du roi :. « Au moment oit vous vous livriez à la volupté, vous vous êtes réjouie en silence ; maintenant que le voleur est parti, vous vous mettez à pleurer. Où irons-nous maintenant chercher le voleur ? » Les gens qui étaient sur la rive racontèrent au roi ce qui s'était passé ; le roi leur dit

« Comment se fait-il que vous n'ayez pas mieux monté la garde et que vous ayez laissé arriver une telle chose ? »

Or, cette fille du roi, après qu'elle se fut unie avec le voleur, devint enceinte; quand les dix mois furent révolus, elle enfanta un fils. Ce rusé voleur, apprenant que la fille du roi avait enfanté un fils, conçut cette pensée : « Maintenant il faut que je fasse, quelques réjouissances pour mon fils. » Il se transforma donc en un serviteur du palais et, sortant de chez le roi, il dit à la foule : « Le roi promulgue l'ordonnance que voici : Puisque ma fille a enfanté