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0395 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 395 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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P'I NAI YE P'o SENG calE (No 379)

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enfant et occupez-vous bien des affaires de la maison. » Sa femme lui ayant répondu qu'elle observerait ses instructions, le notable alla en mer ; mais un ouragan survint et son vaisseau se brisa ; avec toutes ses marchandises il alla au fond de l'eau et ne revint plus.

Quand sa femme eut appris qu'il était mort, elle prit le deuil et fit les cérémonies propitiatoires; puis elle alla louer ses services ; en même temps, tous ses parents la secoururent ; elle put ainsi subvenir à l'entretien de son fils et l'amener graduellement jusqu'à l'âge l'homme.

Or, à côté de sa demeure il y avait un excellent tisserand qui, grâce à son habileté clans ce métier, gagnait sa vie. La femme du notable défunt s'aperçut de cela et fit cette réflexion : « Aller sur mer pour se livrer au négoce est une occupation qui ne vaut pas celle du tisserand habile clans son métier; parmi ceux qui vont sur mer, nombreux sont ceux qui meurent et ne reviennent jamais. Ceux au contraire qui font du tissage peuvent toujours rester chez eux et trouvent constamment moyen de préserver leur vie. » Elle fit encore cette réflexion : « Maintenant, je vais faire apprendre le tissage à mon fils. »

Ayant conçu cette pensée, elle alla avec son fils chez le tisserand et lui dit : « O mon grand frère aîné, enseignez

le tissage à votre neveu que voici. » Le tisserand y ayant

consenti, elle lui laissa son fils pour qu'il lui apprît le tissage. Ce fils était intelligent ; en peu de temps son instruction fut terminée ; sans cesse, travaillant au même métier que le maître tisserand, il fabriquait avec lui de

doubles tissus. Tous les bénéfices qu'il faisait, il se pro-

posait de les remettre à sa mère; cependant, ce qu'il gagnait et remettait (à sa mère) était insuffisant pour les

besoins journaliers ; au contraire, les gains du maître tisserand lui permettaient largement de satisfaire tous ses désirs. Le neveu demanda donc à son oncle : « Mainte-