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0440 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 440 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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426   KEN PEN CHOUO YI TS'IE YEOU POU

ensuite elle fit cette réflexion : « Il ne faut pas que je le tue ; si je mets au monde un petit, ce sera pour lui un ami et ils s'amuseront ensemble. » Elle mit bas alors un petit et elle allaita en même temps le lionceau et le veau ; ceux-ci grandirent peu à peu. Plus tard, la lionne tomba malade et se sentit près de mourir ; elle appela alors les deux petits et leur donna cet avertissement : « Vous êtes deux enfants que j'ai nourris du même lait et je n'ai fait aucune différence entre vous ; vous devez donc être frères ; mais il faut que vous sachiez que, dans ce monde, les gens habiles à semer la discussion, qui forgent des discours flatteurs, remplissent tout le Jambudvîpa. Après que je serai morte, il importe que vous vous regardiez l'un l'autre avec amitié et que vous ne prêtiez pas l'oreille aux paroles qui vous rendraient hostiles l'un à l'autre. » Après qu'elle eut ainsi parlé, elle mourut.

(Le Buddha dit) : « Vous tous, ô bhihsus, sachez que (la mort) est la règle constante pour toutes les lois » ; puis il prononça cette gâthâ :

Tout ce qui forme un agrégat doit se dissoudre; — tout ce qui est élevé doit s'effondrer ; — lout ce qui est uni doit se séparer; — tout ce qui a vie revient en définitive à la mort.

Après que la vie de la lionne eut pris fin, il arriva que, par la suite, son petit prit de beaux cerfs de grande taille ; il eut pour se nourrir de la viande chaude et du sang chaud et il grandit en stature de jour en jour ; quant au boeuf, à cause de la force qu'il avait tirée de la lionne, il mangeait autant qu'il lui plaisait des herbes luxuriantes qu'il trouvait et il devint gras et robuste. Or un vieux chacal fit cette réflexion : « Je vais essayer de voir où demeure ce roi-lion ». Il le suivit donc par derrière et arriva au milieu de la forêt ; il vit que le roi-lion et le roi-boeuf étaient deux bons amis ; il eut alors cette pensée : « Tous deux devront entrer dans mon ventre ; il faut que