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0315 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 315 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CIO HO SENG TGHE LU. (N° 348)   301

Un jour, le brahmane voulut sortir pour aller mendier de la nourriture ; il donna à sa femme un ordre en ces

termes : « Si vous sortez, emportez avec vous l'enfant ;

ayez soin de ne pas le laisser en arrière. » Quand la femme du brahmane eut fini de donner à manger à l'enfant, elle

se rendit dans une maison voisine afin d'emprunter un pilon pour décortiquer du grain. En ce moment, le petit enfant était tout imprégné de l'odeur du beurre ; il y eut alors un serpent venimeux qui vint, attiré par cette odeur; ouvrant sa gueule et crachant son venin, il voulait tuer le petit enfant. Le nakula conçut cette pensée : « Mon père est sorti et ma mère n'est pas là non plus. Pourquoi ce serpent venimeux veut-il tuer mon frère cadet ? »

Suivant le dicton :

Le serpent venimeux et le nakula, — le corbeau qui vole et le hibou chauve, — le çramana et le brahmane, — la seconde mère et le fils du premier lit, — toujours se portent mutuellement haine et envie — et, pleins de venin, veulent se faire du mal l'un ù l'autre.

Aussitôt donc le nakula tua le serpent venimeux et le coupa en sept morceaux. Puis il conçut cette pensée : « J'ai maintenant tué le serpent et j'ai sauvé la vie à mon frère cadet; si mon père et ma mère le savent, ils ne manqueront pas de me récompenser. » Il se barbouilla la gueule de sang et se tint devant la porte, voulant faire ainsi que son père et sa mère le vissent et fussent joyeux.

Orle brahmane revenait justement de dehors; il aperçut de loin sa femme sortie de la maison; il s'irrita et dit : « Je l'avais avertie que, lorsqu'elle sortirait, elle devait emporter l'enfant ; pourquoi est-elle partie seule ? » Le père voulut franchir la. porte, mais il vit le nakula dont la gueule était ensanglantée et il conçut alors cette pensée : « Tandis que nous, le mari et la femme, étions absents, ce nakula resté en arrière n'a-t-il pas tué et dévoré notre fils? » Dans sa colère, il dit : « Nous n'avons nourri cet