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0393 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 393 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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P'I NAI YE P'O SENG CHE (No 378)

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dez-vous urgent ; un jour favorable et une époque heureuse sont assurément difficiles à rencontrer une seconde fois. »

Il prit donc un paon fait en bois et monta dessus avec lui ; la distance (à travers l'espace) ne fut plus longue pour

eux et ils arrivèrent promptement au jour fixé ; les gens de

cet endroit regardèrent tous (la machine) ; ils virent qu'elle était supérieure à tout ce qu'on avait fait et en admirèrent

l'ingéniosité. Lorsque le jeune homme eut donné les ca-

deaux de noces, il prit la fille et s'en retourna avec elle ; (lui, sa femme et le mécanicien) montèrent donc tous trois

ensemble sur le paon ; le mécanisme se mit en mouvement et soudain s'éleva dans les airs ; avant qu'une durée de vingt-quatre heures se fût écoulée, ils se trouvèrent soudain de retour dans leur pays.

Après qu'ils furent arrivés, le mécanicien dit à la mère du jeune homme : « Cette machine, il vous faut la cacher ;

si votre fils vous la demande, gardez-vous de la lui donner; en effet, il serait capable de la faire partir, mais il ne saurait point encore comment la faire revenir ; ne permettez pas que votre fils coure au-devant des dangers. »

Par la suite, le jeune homme demanda à mainte reprise le paon à sa mère, en lui disant : « Je monterai sur cette

machine en bois et je désire pour un instant faire quelques évolutions afin que la multitude des hommes soit pleine de déférence envers moi. » La mère lui répondit : « Votre maître m'a laissé autrefois cet avertissement : Quand votre fils demandera la machine, il ne faut pas qu'elle lui soit donnée ; il saurait monter dessus et partir, mais il ne serait pas capable de revenir ; ne permettez pas qu'ainsi il se mette en péril. » Le fils répliqua à sa mère : « Je connais également l'art de partir et celui de revenir ; mon maitre avait un caractère avare et c'est pourquoi il ne permettait pas que la machine me fût donnée. »

Le coeur des femmes est faible ; se voyant à plusieurs