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0383 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 383 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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P'I NAI YE TSA CIiE (No 374)

369

Le morceau de chair a été emporté par un oiseau de proie ; — le poisson est rentré dans le fleuve ; — l'un et l'autre ont été tous deux perdus ; — on voit qu'il est sans utilité de vous affliger.

En entendant cette gâthâ, le chacal regarda de tous côtés sans voir personne ; il prononça alors cette gâthâ .

Je ne suis point quelqu'un qui est joyeux et qui rit —et je ne me livre point non plus au chant ni à la danse ; — quelle est la personne qui dans ce fourré d'herbes — se moque de moi par ses paroles?

Miao joug, qui l'avait entendu, du milieu des herbes répondit au chacal : « Je suis Miao-jong. » A ces mots, le chacal irrité l'injuria, disant : « Vous qui êtes un être criminel, comment se fait-il que vous n'ayez pas honte de vous-même et que vous veniez au contraire me railler. » Il lui répliqua par cette gâthâ :

Votre ancien époux est mort de mort violente ; — votre nouveau mari est parti en emportant ce que vous possédiez; — ni d'un côté ni de l'autre vous n'avez de refuge; — quoique accablée de tristesse, vous chantez dans les herbes. Miao-jong, l'ayant entendu, répondit par cette gâthâ : Maintenant je vais retourner dans ma première demeure; — avec un coeur fidèle je servirai un seul mari; — comme je crains d'être méprisée de ma famille, — je ne commettrai plus de folies.

Le chacal répondit par ces g âthâs (1) :

Si on pouvait faire que l'eau du Gange — coulât à rebours, ou que le corbeau fût blanc, — ou que le Jambu produisit des lo-lo- (tâla, fruit de palmier), — alors vous pourriez rester fidèle à un seul homme.

Si le corbeau et le hibou — restaient ensemble perchés

(1) Des stances analogues à celles qu'on va lire se trouvent= dans le Kin Kouang ming isouei cheng wang king. (Trip., iv, 9, p. 4 r.); elles ont été traduites par Stanislas Julien (Les Avadânas, t. n, p. 111-115).

II.

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