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0085 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 85 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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TCHONG KING SIUAN TSA PI YU KING (N° 197)   71

moi, je les secourrais et les protégerais de tout mon coeur et je les empêcherais de tomber dans le péril ; maintenant quelle est la nourriture qui vous est nécessaire? je vous la donnerai. » L'épervier dit : « Ce dont je me nourris, c'est de chair fraîchement tuée et de sang. »

Le roi songea alors : « Cette (nourriture) est difficile à trouver, car, puisque je ne tue aucun être vivant, je n'ai aucun moyen de me la procurer. Pourquoi tuerais-je l'un pour faire un don à l'autre ? » Après avoir médité, il prit une décision et appela un homme pour qu'il lui apportât un couteau; il se coupa lui-même la chair d'une de ses cuisses pour la donner à l'épervier; celui-ci dit au roi : « En me donnant de la chair, il faut suivant la justice, que les deux poids de chair, celui de votre chair et celui de la colombe, soient égaux, pour que je ne sois pas trompé. »

Le roi fit apporter une balance et mit sa chair en contrepoids de la colombe ; mais le corps de la colombe devenait de plus en plus lourd, tandis que la chair du roi devenait de plus en plus légère ; le roi ordonna qu'on lui coupât la chair de ses deux cuisses; mais, quand elle eut été entièrement enlevée, elle était encore trop légère et ne suffisait pas; on lui tailla sucessivement les deux fesses, les deux seins, la poitrine et le dos, et quand toute la chair de son corps eut été enlevée, le corps de la colombe était encore plus lourd. Alors le roi présenta son corps entier pour l'offrir et il se trouva peser autant que la colombe.

L'épervier dit au roi : « 0 grand roi, cette affaire est difficile à arranger ; à quoi bon agir ainsi ? Rendez-moi la colombe. » Le roi répliqua : « La colombe est venue se réfugier auprès de moi; je ne vous 'la donnerai jamais. En diverses occasions, j'ai causé la mort d'êtres nombreux, car autrefois je ne tenais pas compte de la Loi pour les épargner. Mais maintenant je veux invoquer le Buddha. » Alors il se cramponna sur la balance ; son coeur était résolu et ne regrettait rien Toutes les divinités, devas ou nâgas,