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0342 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 342 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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328   MO HO SENG TCIIE LU (N° 360)

cevait de l'irritation ; ni le doux, ni l'acide, ni le salé, ni le fade, ni le cru, ni le cuit ne pouvaient convenir à son goût. Sa femme se disait constamment : « S'il pouvait venir du royaume de Po-lo-nui (Vârânasî) quelque voyageur, je lui demanderais des recettes pour préparer les boissons et les aliments et alors je m'y conformerais pour offrir à manger à mon mari. »

Or le brahmane Fou-lou-hi (purohita) fut informé de tout ce qui se passait et conçut alors cette pensée : « Mon esclave Kia-lo-ho s'est enfui dans un royaume étranger, il faut que j'aille le reprendre. Peut-être pourrai-je trouver mon esclave. » II se rendit donc dans cet autre royaume. En ce temps Ye-jo-la-to (Yajiiadatta) était allé avec ses élèves se promener dans la forêt ; sur la route, il vit de loin venir son ancien maître et, tout effrayé, dit secrètement à ses élèves : « .Jeunes gens, retournez-vous en tous et allez vous exercer chacun pour soi à la récitation. » Quand les élèves furent partis, Ye jo-la-to arriva en présence de son maître et lui rendit hommage en posant son visage sur ses pieds. Il dit à son maître « En arrivant dans ce royaume, j'ai déclaré que vous étiez mon père ; je me suis remis entre les mains d'un brahmane de grand savoir, précepteur (du roi) de ce pays, pour qu'il fût mon maître. Comme j'ai beaucoup étudié les règles ;saintes, le brahmane mon maître m'a donné sa fille en mariage. Je désire, ô vénérable, que vous ne révéliez pas aujourd'hui ce qui me concerne et (que vous ne disiez pas) que j'ai dû avec les esclaves vous servir comme mon maître. » Le brahmane, qui connaissait bien les affaires de ce monde, lui répondit : « Vous êtes réellement mon fils : à quoi bon parler de nouveau (de ce qui est passé) ? Vous avez- simplement trouvé un moyen de vous faire libérer plus tôt. »

Alors Ye jo-ta-to revint avec lui dans sa maison et dit a tous les siens : « Mon père est venu. » Sa femme, toute joyeuse, prépara des boissons et des mets de toutes